Ce chapitre traite des impacts des changements climatiques et des approches d’adaptation dans les trois provinces des Prairies.
Citation recommandée
Sauchyn, D., Davidson, D. et Johnston, M. (2020): Provinces des Prairies, chapitre 4 dans Le Canada dans un climat en changement : Le rapport sur les Perspectives régionales, F. Warren, N. Lulham et D.S. Lemmen (éd.), gouvernement du Canada, Ottawa, Ontario
Auteurs principaux
David Sauchyn, PhD (directeur, Prairie Adaptation Research Collaborative et professeur de géographie et d'études environnementales, Université de Regina)
Debra Davidson, PhD (professeur, département d'économie des ressources et de sociologie environnementale, Université de l'Alberta)
Mark Johnston, PhD (chercheur scientifique principal, division de l'environnement, Saskatchewan Research Council)
Auteurs collaborateurs
Mike Flannigan, Ph.D. (professeur, département des ressources renouvelables, Université de l’Alberta)
Amber Fletcher, Ph.D. (professeur agrégé, département de sociologie et des sciences humaines, Université de Regina)
Kendra Isaac (gestionnaire de l’adaptation, Environnement et Parcs de l’Alberta)
Suren Kulshreshtha, Ph.D. (professeur, département d’économie de l’agriculture et des ressources, Université de la Saskatchewan)
Twyla Kowalczyk (Gestion intégrée des ressources en eau, Southern Alberta Institute of Technology [anciennement ingénieur en changements climatiques, ressources en eau, ville de Calgary])
Ian Mauro, Ph.D. (directeur, Richardson College for the Environment et co-directeur du Prairie Climate Centre, Université de Winnipeg)
Jeremy Pittman, Ph.D. (professeur adjoint, École d’aménagement, Université de Waterloo)
Maureen G. Reed, Ph.D. (professeur et cotitulaire de la chaire de l’UNESCO en matière de diversité, durabilité, réconciliation et renouvellement, Université de la Saskatchewan)
Richard Schneider, Ph.D. (associé de recherche, sciences biologiques, Université de l’Alberta)
Megan Van Ham (responsable principal, programme régional de la planification des bassins versants, ville de Calgary)
Elaine Wheaton, PhD (professeur auxiliaire, Université de la Saskatchewan, et chercheur émérite, Saskatchewan Research Council)
Les écosystèmes des prairies vont se modifier et se transformer à mesure que le climat se réchauffe
Au fur et à mesure que les espèces réagissent aux changements climatiques, de vastes régions de forêt boréale pourraient se transformer en écosystèmes de forêt-parc à trembles et de prairies, tandis que des écosystèmes de montagne entiers pourraient disparaître. Bien que la biodiversité pourrait augmenter globalement, certaines espèces disparaîtront si le rythme du réchauffement dépasse leur capacité d’adaptation. Les interventions en matière d’adaptation sont principalement basées sur des stratégies de conservation normalisées, telles que la réduction des facteurs de stress et des perturbations anthropiques et autres, ainsi que sur la réduction des obstacles aux déplacements.
Les inondations, sécheresses et feux de forêt s’aggravent
L’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes en raison des changements climatiques constituera probablement un défi majeur pour les provinces des Prairies. Les impacts des inondations, des sécheresses et des feux de forêt au cours des dernières années sont sans précédent et les modèles climatiques prévoient un risque accru de ces phénomènes dans le futur. Les administrations municipales et provinciales y font face en proposant des politiques, des structures et des pratiques visant à réduire les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes.
La gestion collaborative de l’eau réduit les impacts négatifs
La politique et la planification régionales de l’aménagement des terres, ainsi que la préparation aux situations d’urgence, sont essentielles pour réduire les effets des inondations et de la sécheresse dans les provinces des Prairies. Une collaboration est nécessaire entre tous les ordres de gouvernement, et avec les parties prenantes telles que les groupes de gestion des bassins, les municipalités rurales et les districts de conservation, afin de mettre en œuvre ces mesures d’adaptation et de promouvoir des pratiques qui préviennent ou réduisent au minimum les effets négatifs des excès et des pénuries d’eau.
Les changements climatiques apportent des avantages et présentent des menaces à l’agriculture
L’agriculture des Prairies, en particulier la production de cultures, pourrait tirer profit de températures plus élevées et d’une saison de croissance plus longue. Obtenir des avantages nets nécessitera une adaptation pour limiter les effets des extrêmes climatiques, notamment sur la disponibilité de l’eau, et le risque accru de ravageurs, de maladies à transmission vectorielle et d’espèces envahissantes. Bien que les producteurs agricoles soient très résilients face aux fluctuations de la météo et du climat, les obstacles à l’adaptation comprennent le manque de renseignements et de sensibilisation aux effets des changements climatiques, combiné à des ressources financières et un appui institutionnel limités.
Les groupes sociaux ont des forces et des vulnérabilités uniques
Les impacts des changements climatiques peuvent exacerber les inégalités sociales existantes, en particulier pour les peuples autochtones, les femmes, les personnes de faible statut socioéconomique, les jeunes et les personnes âgées. Les politiques publiques et la planification de l’adaptation devraient tenir compte des vulnérabilités et des forces uniques de ces groupes sociaux, ainsi que des moyens par lesquels la race, l’âge, le sexe et la pauvreté amplifient la vulnérabilité ou la résilience aux dangers liés au climat.
La planification de l’adaptation aide à réduire les risques posés par les changements climatiques
Les villes sont au premier plan de la planification de l’adaptation et de la résilience dans les provinces des Prairies. Les gouvernements et les entreprises ont commencé à évaluer les risques climatiques et à élaborer des stratégies d’adaptation, mais peu de plans et de politiques propres au secteur tiennent compte des risques climatiques futurs, ce qui fait qu’un certain nombre d’entreprises, de gouvernements et de secteurs sont mal préparés. L’évaluation de l’efficacité des mesures d’adaptation et la production de rapports significatifs aideront à rendre les collectivités et les économies locales résilientes face aux changements climatiques.
Avant-propos
Il y a trois ans, lorsque nous avons commencé à travailler sur le processus d’évaluation nationale du Canada, Le Canada dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir, nous n’aurions jamais pu imaginer à quel point le monde serait différent au moment de la publication de ce premier chapitre. Au cours des huit derniers mois, nous avons vécu des changements rapides et sans précédent alors que la population mondiale s’employait à enrayer la pandémie de COVID-19. Tous les aspects de notre vie ont été touchés : notre santé et notre bien-être, nos relations sociales, nos emplois, notre stabilité économique, etc.
Bien que la réponse à la pandémie ait monopolisé l’attention du monde entier, les changements climatiques continuent toutefois de faire partie intégrante des dialogues mondiaux, nationaux et infranationaux. En effet, alors que nous essayons toujours de comprendre les chocs pandémiques qui déferlent sur nos systèmes sociaux, économiques et environnementaux, des perspectives encourageantes se dessinent en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. La réponse à la COVID-19 a montré qu’une fois que les individus, les entreprises et les gouvernements comprennent les risques, ils sont prêts à apporter des changements majeurs pour protéger la vie des gens et leurs moyens de subsistance, en dépit de l’incertitude. Elle a également mis à jour les avantages qui peuvent être obtenus par la coopération, les progrès qui peuvent être réalisés grâce à des efforts concertés et le rôle essentiel que le secteur privé et la société civile jouent dans les mesures à prendre face aux défis mondiaux.
De nos jours, de nombreuses études indiquent que nous ne disposons que de très peu de temps pour agir si nous voulons éviter les graves impacts des changements climatiques. Les chercheurs suggèrent également que les efforts d’adaptation actuels ne sont pas suffisants pour prévenir l’accélération rapide des pertes humaines et financières découlant des impacts actuels et futurs des changements climatiques. Il est nécessaire d’agir rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître notre résilience aux changements climatiques par l’adaptation. Nos décisions et nos actions d’aujourd’hui détermineront notre capacité à survivre et à prospérer dans un climat en changement. Il est impératif que les décisions soient prises en connaissance de cause, selon les meilleures données scientifiques et connaissances disponibles.
Dans ce contexte, nous sommes heureux de publier le chapitre Provinces des Prairies du rapport surles Perspectives régionales. Ce rapport, dirigé par Ressources naturelles Canada, s’inscrit dans le cadre du processus national d’évaluation du Canada, intitulé Le Canada dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir. Ce chapitre évalue les impacts des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci dans les provinces canadiennes des Prairies. Il est structuré autour de six messages clés, qui reflètent les priorités de la région, telles qu’elles ont été établies par le biais d’une série d’activités de détermination de la portée et par la mobilisation de principaux intervenants et partenaires. Ces messages clés portent sur les écosystèmes en transition, les phénomènes météorologiques extrêmes, la gestion de l’eau, l’agriculture, les considérations sociales et la nécessité d’améliorer la planification de l’adaptation dans la région. L’approche axée sur des messages clés permet aux auteurs d’aborder les questions les plus importantes pour la prise de décision en matière d’adaptation dans la région, plutôt que de procéder à une évaluation de tous les enjeux pertinents.
Dans le cadre plus large du processus d’évaluation nationale, le chapitre Provinces des Prairies suit la publication du Rapport sur le climat changeant du Canada en 2019 et précède Le rapport sur les enjeux nationaux, qui sera disponible au début de 2021. D’autres chapitres régionaux, notamment Nord du Canada, Colombie-Britannique, Ontario, Québec et Provinces de l’Atlantique, seront également publiés au cours de l’année à venir.
L’objectif primordial du processus d’évaluation nationale est d’évaluer, de synthétiser et de partager les connaissances les plus récentes sur les impacts des changements climatiques et l’adaptation au Canada. Nous espérons que ce chapitre sur les Provinces des Prairies et ceux qui suivront vous inspireront et vous procureront l’information nécessaire pour mettre en place rapidement des mesures significatives d’adaptation aux changements climatiques.
Le Comité consultatif national d’évaluation
Gord Beal, Comptables professionnels agréés du Canada
Robert Capozi, Secrétariat des changements climatiques du Nouveau-Brunswick
Stewart Cohen, climatologue indépendant (Environnement et Changement climatique Canada, retraité)
Ellen Curtis, Éducation physique et santé Canada
Susan Evans, ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario
Elaine Fox, gouvernement du Manitoba
Pierre Gosselin, Institut national de santé publique du Québec
Ewa Jackson, ICLEI Canada
Caroline Larrivée, Ouranos
David Lapp, Ingénieurs Canada (retraité)
Fred Lipschultz, Programme de recherche sur les changements climatiques des États-Unis
Patricia Manuel, Université de Dalhousie
Linda Mortsch, Université de Waterloo
Graeme Reed, Assemblée des Premières Nations
Marjorie Shepherd, Environnement et Changement climatique Canada
Jim Vanderwal, Fraser Basin Council
Fiona Warren (Présidente), Ressources naturelles Canada
Thomas White, gouvernement de la Colombie-Britannique
4.1
Introduction
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Les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, situées sous le 60e parallèle, constituent environ le tiers de la superficie du Canada. Cette vaste région est connue sous le nom de « provinces des Prairies » ou plus simplement « les Prairies », bien que seulement 30 % environ de la région se trouve dans l’écozone des Prairies (voir la figure 4.1). Les écosystèmes et les paysages des provinces des Prairies comprennent les montagnes Rocheuses, la forêt boréale, la forêt de la Cordillère, les plaines intérieures semi-arides, la forêt-parc à trembles, le bouclier subarctique et les basses terres de la baie d’Hudson (voir la figure 4.1). La région se caractérise par une grande diversité économique et sociale : elle compte la troisième économie provinciale du Canada (l’Alberta) et les quatrième et cinquième plus grandes villes en termes de population au pays (Calgary et Edmonton, respectivement), ce qui contraste avec les collectivités agricoles rurales du sud des Prairies, les industries minière et forestière et les collectivités éloignées, essentiellement autochtones, du nord de la région. L’extraction et la transformation des ressources non renouvelables (p. ex. le pétrole et le gaz, les mines) constituent un moteur économique majeur, représentant le secteur qui contribue le plus aux économies de l’Alberta et de la Saskatchewan (Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, 2018), alors que l’économie du Manitoba est plus variée. Les économies des trois provinces des Prairies sont de plus en plus diversifiées, le secteur pétrolier et gazier ayant ralenti ces dernières années et les industries manufacturières et de haute technologie locales ayant accéléré.
Dans l’évaluation des connaissances actuelles sur les impacts des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci, les caractéristiques suivantes des provinces des Prairies apparaissent comme des déterminants importants de la vulnérabilité aux changements climatiques :
C’est dans les Prairies, et l’Ouest du Canada en général, que l’on a observé le réchauffement le plus marqué jusqu’à maintenant dans le Sud du Canada, en particulier l’hiver;
Plus de 80 % des terres agricoles du Canada et la majeure partie de l’agriculture irriguée du pays sont situées dans les Prairies;
Les ressources en eau, les écosystèmes et les économies basées sur les ressources sont sensibles aux importantes variations saisonnières et interannuelles du climat, et surtout aux écarts par rapport aux conditions normales (p. ex. sécheresse);
Historiquement, la région a connu un déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines, ainsi qu’une immigration en provenance d’autres provinces et de l’étranger en réponse aux occasions économiques. De 2007 à 2017, les quatre villes qui ont connu la croissance la plus rapide au Canada étaient les grandes villes de l’Alberta et de la Saskatchewan. L’Ouest canadien est en tête du pays en termes de taux d’emploi des immigrants admis (Statistique Canada, 2018a).
La majeure partie de la population et de l’activité commerciale se trouve dans le sud des Prairies, qui est également la partie de la région où l’approvisionnement en eau est le plus limité et le plus variable. La plupart des collectivités rurales dépendent des eaux de ruissellement et des eaux souterraines locales. Les collectivités urbaines ont accès à l’eau des principales rivières et des principaux lacs, qui alimentent également les principales industries, comme l’exploitation des sables bitumineux dans le nord de l’Alberta.
Les Prairies abritent 39,2 % (656 970) de la population autochtone du Canada, dont 45,8 % (246 485) de la population métisse du Canada, la majorité des autochtones vivant hors réserve (Statistique Canada, 2019). Plus de 10 % de la population autochtone de la région vit à Winnipeg et à Regina (Statistique Canada, 2019). Les provinces des Prairies sont entièrement régies par des traités numérotés, qui constituent la base des relations entre les Premières Nations et le gouvernement du Canada.
Les récents phénomènes météorologiques extrêmes dans les provinces des Prairies comprennent les catastrophes naturelles les plus coûteuses de l’histoire du Canada (voir la figure 4.2; SeaFirst Insurance Brokers, 2018). Les 20 phénomènes météorologiques les plus coûteux au Canada depuis 1983 sont énumérés dans le tableau 4.1; parmi ces événements, 13 se sont produits dans les Prairies. Depuis 2010, six des dix premiers phénomènes ont eu lieu dans la région des Prairies. La concentration des pertes en Alberta reflète en grande partie le fait que sa population est plus de quatre fois supérieure à celle de la Saskatchewan ou du Manitoba. Alors que le coût associé aux dommages causés par les récentes tempêtes, inondations et incendies (notamment l’inondation de 2013 à Calgary et le feu de forêt de 2016 à Fort McMurray) se chiffre en milliards de dollars, la sécheresse est le type de phénomène météorologique le plus coûteux en termes de pertes et de dommages dans les Prairies. Les montants en dollars indiqués dans le tableau 4.1 représentent les pertes assurées. D’autre part, les conséquences socioéconomiques de la sécheresse sont très vastes, tant sur le plan géographique que sur le plan économique. Pendant la sécheresse de 2002, les pertes de récoltes se chiffraient en milliards de dollars, le revenu agricole net étant négatif en Saskatchewan et nul en Alberta (Wheaton et coll., 2008).
Tableau 4.1
Les vingt phénomènes météorologiques canadiens les plus dommageables depuis 1983
Date
Endroit
Type de phénomène
Pertes (millions $)*
Du 3 au 19 mai 2016
Fort McMurray, Alb.
Feux
3 899,1
Janvier 1998
Sud du Québec
Tempête de verglas
2 022,3
Du 19 au 24 juin 2013
Sud de l’Alberta
Inondations, eaux
1 737,4
8 juillet 2013
Région du Grand Toronto, Ont.
Eaux, inondations et foudre
1 004,6
19 août 2005
Sud de l’Ontario
Grêle, tornades, vents
779,7
4 mai 2018
Hamilton, Ont., Région du Grand Toronto, Ont., Sud du Québec
Avec les changements climatiques, les provinces des Prairies devraient être beaucoup moins froides qu’aujourd’hui et connaître des précipitations totales accrues, surtout en hiver et au printemps (Zhang et coll., 2019). L’évaporation augmentera également avec les températures plus élevées, ce qui entraînera des sécheresses plus fréquentes et plus intenses et des déficits d’humidité du sol dans le sud des Prairies pendant l’été (Cohen et coll., 2019). Il y aura beaucoup moins de jours froids, des températures maximales plus élevées et des précipitations plus abondantes, car le réchauffement amplifie la variabilité déjà importante de l’hydroclimat des prairies (voir la figure 4.3). Cette variabilité naturelle sous-tend les changements causés par le réchauffement climatique et explique les différences entre les projections des températures et des précipitations qui ne peuvent pas être expliquées par l’utilisation de différents modèles et scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (Barrow et Sauchyn, 2019).
Ce chapitre s’appuie sur le chapitre consacré aux Prairies dans l’évaluation nationale précédente (Sauchyn et Kulshreshtha, 2008) en mettant l’accent sur les processus et la planification de l’adaptation et en soulignant les progrès réalisés au cours des dix dernières années. Il se concentre sur les connaissances qui permettent une meilleure adaptation, la planification de la résilience et l’élaboration de politiques. Un thème récurrent dans ce chapitre est la distinction entre les impacts des changements climatiques à évolution lente (tels que les changements de la température moyenne et du régime des précipitations) et l’adaptation à ceux-ci et les changements de la variabilité du climat et la survenance de phénomènes météorologiques extrêmes, qui sont associés à des risques naturels tels que les inondations, la sécheresse et les feux de forêt.
4.2
Les écosystèmes des prairies vont se modifier et se transformer à mesure que le climat se réchauffe
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Au fur et à mesure que les espèces réagissent aux changements climatiques, de vastes régions de forêt boréale pourraient se transformer en écosystèmes de forêt-parc à trembles et de prairies, tandis que des écosystèmes de montagne entiers pourraient disparaître. Bien que la biodiversité pourrait augmenter globalement, certaines espèces disparaîtront si le rythme du réchauffement dépasse leur capacité d’adaptation. Les interventions en matière d’adaptation sont principalement basées sur des stratégies de conservation normalisées, telles que la réduction des facteurs de stress et des perturbations anthropiques et autres, ainsi que sur la réduction des obstacles aux déplacements.
Dans les provinces des Prairies, les changements climatiques entraîneront des modifications à grande échelle des écosystèmes. Ces changements seront décalés de plusieurs décennies par rapport à l’évolution du climat, et se poursuivront donc pendant longtemps. L’ampleur de la modification des écosystèmes des forêts, des prairies et des forêts-parcs dépendra du rythme des changements climatiques et du succès des mesures d’adaptation. Ces mesures comprennent la plantation d’essences d’arbres adaptées à la sécheresse et la suppression des obstacles aux déplacements causés par les êtres humains, tels que ceux causés par le développement industriel et urbain. Certaines espèces pourraient disparaître lors de la transition des écosystèmes, tandis que dans les montagnes, des écosystèmes entiers pourraient disparaître à mesure que leur enveloppe climatique s’élève. Par contre, le climat associé aux prairies devrait s’étendre, ce qui suggère que les nombreuses espèces en danger dans cette région pourraient en profiter si cela s’accompagne d’une protection et d’une restauration appropriées de l’habitat des prairies.
4.2.1
Changements dans les écosystèmes
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Sur le long terme, les plantes réagissent aux changements climatiques en modifiant leur aire de répartition. Ces changements passent par la compétition et d’autres interactions interspécifiques (Hargreaves et coll., 2014; HilleRisLambers et coll., 2013). La compétition fait en sorte que les plantes qui existent dans une région particulière sont celles qui sont les mieux adaptées au climat local et aux conditions du site. Lorsque le régime climatique change, l’équilibre établi par la compétition est perturbé et doit être rétabli (Wiens et coll., 2010; Martinez-Meyer et coll., 2004). À grande échelle, cela se manifeste par un lent changement de direction dans la répartition des communautés végétales le long du gradient climatique dominant (Kelly et Goulden, 2008). On décrit souvent ce phénomène comme le fait pour les plantes de « suivre » leur enveloppe climatique, bien qu’il s’agisse en fait d’un processus régi par la compétition (voir le chapitre « Services écosystémiques » et l’encadré 4.1).
Les niveaux d’humidité du sol contrôlent les schémas de répartition de la végétation à grande échelle dans les provinces des Prairies (Hogg et Hurdle, 1995; Hogg, 1994). Une prairie mixte occupe les zones les plus sèches de la région, passant à des herbes plus hautes, à une forêt-parc à trembles, à des forêts de trembles fermées et à une forêt boréale en fonction de l’augmentation des niveaux d’humidité (Schneider, 2013; Thorpe, 2011). Les températures plus élevées augmenteront l’évaporation pendant la saison de croissance, ce qui entraînera une baisse de l’humidité du sol, à moins qu’elle ne soit compensée par une augmentation des précipitations saisonnières. Bien que les précipitations annuelles devraient augmenter presque partout dans la région, une grande partie de ces précipitations se produiront au début de l’année et seront probablement insuffisantes pour empêcher la diminution de l’humidité du sol à la fin de l’été (Bonsal et coll., 2019).
Les forêts du nord des provinces des Prairies reçoivent beaucoup moins de précipitations que la plupart des forêts de la Colombie-Britannique et de l’est du Canada (Hogg et Hurdle, 1995). Des températures moyennes plus basses et des taux d’évaporation plus faibles expliquent le bilan hydrique positif et la végétation forestière. Cependant, avec l’augmentation des températures et la diminution de l’humidité du sol, la forêt va se transformer en un type d’écosystème plus ouvert. Il est fort probable que de vastes zones de forêt boréale finiront par se transformer en forêts-parcs à trembles et en prairies, même dans les scénarios de réchauffement les moins élevés (Stralberg et coll., 2018; Ireson et coll., 2015; Schneider et coll., 2015; Hogg et Hurdle, 1995).
En raison du réchauffement progressif, les communautés végétales suivront leurs enveloppes climatiques privilégiées au fur et à mesure qu’elles se déplaceront vers le nord et en amont. Le rythme et le schéma spatial des transitions de la végétation dépendent largement des taux de réchauffement, des taux de perturbation naturelle et des taux de dispersion des espèces individuelles (voir l’encadré 4.1). On prévoit des transitions écosystémiques spectaculaires en Alberta (voir la figure 4.4), car la plupart des zones de faible altitude du nord de l’Alberta sont déjà proches du seuil climatique entre forêt et prairie. Des prairies ouvertes et des collectivités agricoles sont déjà présentes le long de la rivière de la Paix dans le nord de l’Alberta. Le nord de la Saskatchewan et du Manitoba reçoivent plus de précipitations que le nord de l’Alberta, et sont donc moins susceptibles de connaître des transitions similaires. Toutefois, la lisière sud de la forêt boréale se déplacera sensiblement vers le nord et il est peu probable que les îlots forestiers des parties méridionales de ces provinces restent boisées (Ireson et coll., 2015; Hogg et Bernier, 2005; Henderson et coll., 2002). Avec le réchauffement climatique, les parties méridionales des provinces des Prairies demeureront des écosystèmes de prairie, mais la composition des espèces changera dans les zones qui n’ont pas été converties à l’agriculture. Dans un scénario de faibles émissions, les écosystèmes des prairies de cette région pourraient finir par ressembler aux collectivités des prairies du Montana et du Dakota du Nord (Thorpe, 2011). Des niveaux de réchauffement plus élevés pourraient entraîner un afflux d’espèces qui ne sont pas indigènes au Canada (voir le chapitre « Dimensions internationales »; Thorpe, 2011).
Les projections du modèle d’enveloppe bioclimatique, telles que celles présentées dans la figure 4.4, prévoient la redistribution de l’équilibre des écosystèmes dans les conditions climatiques futures selon un scénario d’émissions moyennes. Toutefois, comme le climat devrait continuer de changer au moins pendant une bonne partie du siècle prochain, il faut s’attendre à une période de transition prolongée. Les écosystèmes seront des mélanges complexes d’éléments anciens et nouveaux, ce qui brouillera les limites des écosystèmes et augmentera la diversité des habitats dans la plupart des régions (Savage et Vellend, 2015; Berteaux et coll., 2010).
Une évaporation accrue et une période sans neige plus longue réduiront les niveaux d’eau moyens des zones humides et augmenteront la durée pendant laquelle les zones humides saisonnières seront sèches (Johnson et coll., 2010; Larson, 1995). Ces changements seront plus prononcés dans les prairies du sud, où les déficits d’humidité estivaux représentent déjà la norme. Dans les zones septentrionales, les tourbières prédominent et présentent une résistance considérable aux pertes par évaporation (Kettridge et Waddington, 2014). Néanmoins, la superficie globale des tourbières va lentement se contracter (Schneider et coll., 2015). Dans toutes les zones, les changements seront proportionnels à l’ampleur du réchauffement.
4.2.2
Réactions des animaux
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Le climat exerce une influence directe et indirecte sur la répartition des animaux, avec des effets différents selon qu’il s’agit de généralistes ou de spécialistes dans leur habitat. Pour les généralistes, les effets directs du réchauffement seront probablement les plus importants. Par exemple, le cerf de Virginie est présent dans de nombreux biomes des Prairies, des forêts boréales aux prairies. On pense que la limite nord de leur aire de répartition est principalement déterminée par la rigueur de l’hiver, qui affecte la survie et la fécondité (Dawe et Boutin, 2016). Ainsi, des hivers plus chauds sont susceptibles d’entraîner une augmentation de leur aire de répartition bien avant que les communautés végétales n’aient réagi. Les preuves d’une telle augmentation de l’aire de répartition induite par le climat s’accumulent déjà dans les provinces des Prairies et dans les régions adjacentes au nord (Dawe et Boutin, 2016; Veitch, 2001).
Pour d’autres espèces animales, un habitat adapté est le facteur clé régissant les changements d’aire de répartition (Nixon et coll., 2016; Kissling et coll., 2010). Par exemple, la chevêche des terriers, une espèce de prairie en voie de disparition à l’extrémité nord de son aire de répartition dans les provinces des Prairies, devrait voir son enveloppe climatique se déplacer assez rapidement vers le nord (Fisher et Bayne, 2014). Toutefois, les chevêches ne pourront pas utiliser cette aire de répartition élargie tant que des écosystèmes de prairie entiers ne seront pas en place, y compris la végétation et les espèces proies appropriées. Ainsi, malgré leur grande mobilité, de nombreuses espèces animales seront incapables de réagir au climat plus rapidement que les espèces de plantes dont elles dépendent en définitive (Nixon et coll., 2016).
4.2.3
Implications pour la biodiversité et stratégies d’adaptation
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La diversité des espèces au Canada diminue avec l’augmentation de la latitude et est, dans l’ensemble, relativement faible par rapport à de nombreux autres pays (Willig et coll., 2003). Un déplacement vers le nord des enveloppes climatiques devrait stimuler la productivité biotique et la diversité des espèces à toutes les latitudes (Savage et Vellend, 2015; Jia et coll., 2009). Cependant, tous les écosystèmes et les espèces n’en bénéficieront pas. Par exemple, les écosystèmes alpins des montagnes Rocheuses se contracteront à mesure que les conditions climatiques favorables prendront de l’altitude vers les sommets des montagnes. Les écosystèmes de prairies, qui comptent le plus grand nombre d’espèces en péril dans les provinces des Prairies, bénéficieront de leur propre expansion dans la région boréale du sud (Ireson et coll., 2015; Hogg et Hurdle, 1995).
Ces attentes en matière de schémas de biodiversité sont sujettes à une mise en garde importante. Les espèces doivent avoir la capacité de suivre le rythme des changements climatiques et écologiques à mesure qu’ils se produisent. Si ce n’est pas le cas, le réchauffement peut entraîner la disparition d’espèces plutôt qu’un remaniement des espèces. Bien que les espèces canadiennes aient démontré par le passé leur capacité d’adaptation à des changements climatiques spectaculaires, le rythme actuel sans précédent des changements pourrait empêcher certaines espèces de s’adapter assez rapidement, en particulier celles qui ont une faible capacité de dispersion, de faibles taux de reproduction et de faibles niveaux de variation génétique (Pearson et coll., 2014).
Les paysages des provinces des Prairies sont également fortement touchés par les activités humaines, ce qui limite la capacité d’adaptation des espèces. Ce sont les espèces en péril qui suscitent le plus d’inquiétude, car elles luttent déjà pour leur survie dans les conditions actuelles. Le stress supplémentaire provoqué par les changements rapides des conditions climatiques exacerbe d’autres impacts anthropiques sur les habitats des espèces (Hof et coll., 2011). Par exemple, la chevêche des terriers voit actuellement sa population diminuer, son habitat se resserrant vers le sud, au cœur de son aire de répartition aux États-Unis (COSEPAC, 2006), bien que les conditions climatiques changeantes suggèrent qu’elle devrait pouvoir s’étendre à la limite nord de son aire de répartition lorsque les conditions s’y prêteront. En outre, les petites populations qui subsistent au Canada pourraient ne pas avoir la résilience nécessaire pour résister aux phénomènes météorologiques extrêmes (Fisher et coll., 2015; Oliver et coll., 2013).
Les espèces sont également confrontées à des barrières physiques qui entravent les changements dans leur aire de répartition (Hof et coll., 2011; Melles et coll., 2011). La détérioration de l’habitat constitue l’obstacle le plus répandu et, bien qu’elle ne bloque pas complètement les déplacements, elle ralentit le rythme de l’adaptation. Par exemple, la capacité des espèces des prairies à suivre leur climat de prédilection est susceptible d’être entravée par la présence de terres agricoles gérées de manière intensive (Nixon et coll., 2016). Pour les poissons, la fragmentation des cours d’eau peut réduire l’accès à des cours d’eau dont le climat est optimal (Park et coll., 2008).
Avec un soutien adéquat en matière de gestion, la proportion d’espèces « laissées pour compte » peut être relativement faible dans les scénarios à faibles émissions. Toutefois, un échec généralisé de l’adaptation est une possibilité réelle dans le cadre de scénarios à fortes émissions, qui entraîneront des changements sans précédent (Corlett et Westcott, 2013). Les mesures d’adaptation disponibles sont, pour la plupart, des éléments de la boîte à outils de conservation habituelle (Schneider, 2014; Heller et Zavaleta, 2009). Une des principales approches consiste à réduire les facteurs de stress anthropiques, tels que la perte d’habitat, afin d’améliorer la vitalité et la résilience générales des espèces, renforçant ainsi leur capacité d’adaptation.
Les stratégies de gestion conçues pour réduire au minimum les impacts des perturbations humaines sont primordiales. Dans la gestion des écosystèmes de forêts et de prairies, il est important que les objectifs de conservation soient dynamiques, plutôt que planifiés sur la base des conditions historiques. Le défi consiste à mettre au point un système de planification qui fait preuve de souplesse, tout en se prémunissant contre les activités incompatibles avec les objectifs de conservation. Il est également nécessaire d’intégrer les changements climatiques aux cadres réglementaires et stratégiques qui appuient la conservation. Le Conseil canadien des ministres des forêts a mis au point une boîte à outils pour aider les gestionnaires de forêts à déterminer la vulnérabilité aux changements climatiques de leurs systèmes de gestion forestière. La pièce maîtresse de cette boîte à outils est un guide (Edwards et coll., 2015) qui accompagne les gestionnaires de forêts dans l’évaluation de la vulnérabilité et la planification de l’adaptation.
Une autre stratégie importante consiste à supprimer ou à réduire au minimum les obstacles aux déplacements, par exemple en restaurant des paysages précédemment perturbés. Des zones protégées stratégiquement situées peuvent également faciliter les déplacements des espèces (Nantel et coll., 2014; Nunez et coll., 2013). Les espèces qui ne sont pas en mesure de suivre efficacement les changements climatiques peuvent avoir besoin d’un soutien actif sous forme de migration assistée (Gallagher et coll., 2015; Warren et Lemmen, 2014). La migration assistée est une option d’adaptation réalisable qui peut être mise en œuvre dès maintenant pour se préparer aux impacts futurs, tels que la sécheresse ou des températures plus élevées, et aux changements d’habitat qui en résulteront (Warren et Lemmen, 2014; Ste-Marie et coll., 2011). Cette forme de migration peut comprendre les éléments suivants : i) l’expansion assistée de populations, en déplaçant des populations (c.‑à‑d. des semences) d’autres endroits vers des sites situés dans l’aire de répartition actuelle de l’espèce afin d’améliorer la productivité et la santé au fur et à mesure que le climat change; ii) l’expansion assistée de l’aire de répartition, en déplaçant des semences vers des endroits situés un peu au-delà de l’aire de répartition actuelle de l’espèce, où le climat dans un avenir proche devrait être propice à la croissance de l’espèce; et iii) le transfert d’espèces exotiques, en déplaçant une espèce bien au-delà de son aire de répartition actuelle vers un endroit où elle n’a pas été établie dans le passé (p. ex. vers une nouvelle écorégion ou un continent différent) (voir Ste-Marie, et coll., 2011, pour un examen complet de la migration assistée dans le contexte canadien).
4.3
Les inondations, sécheresses et feux de forêt s’aggravent
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L’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes en raison des changements climatiques constituera probablement un défi majeur pour les provinces des Prairies. Les impacts des inondations, des sécheresses et des feux de forêt au cours des dernières années sont sans précédent et les modèles climatiques prévoient un risque accru de ces phénomènes dans le futur. Les administrations municipales et provinciales y font face en proposant des politiques, des structures et des pratiques visant à réduire les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les phénomènes météorologiques extrêmes récents dans les provinces des Prairies, y compris les inondations, les sécheresses et les feux de forêt, sont les catastrophes naturelles les plus coûteuses dans l’histoire du pays. Cela inclut des mois de sécheresse record et des niveaux d’eau historiquement élevés. La fréquence et la gravité accrues des phénomènes météorologiques extrêmes se conjugueront à un changement plus graduel des conditions moyennes, ce qui nécessitera une adaptation pour se préparer à un éventail plus large de conditions météorologiques et à des changements dans la répartition des ressources en eau. En fin de compte, les pénuries d’eau seraient les plus dommageables, entraînant des impacts sociaux et environnementaux, ainsi que des pertes économiques dues à la perte de productivité dans les secteurs agricole, forestier, énergétique et minier (c’est-à-dire l’extraction des sables bitumineux et l’extraction de potasse par dissolution).
4.3.1
Dangers liés au climat
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Les conditions météorologiques extrêmes constituent le risque climatique le plus imminent pour les provinces des Prairies, comme on peut le constater à la lumière des phénomènes catastrophiques des 10 dernières années (voir la figure 4.2). Des extrêmes en termes de précipitations et de températures entraînent des impacts comme des inondations, des sécheresses et des feux de forêt (voir l’encadré 4.2). Étant donné la vaste superficie des provinces des Prairies ainsi que leur grande diversité hydroclimatique, il n’est pas inhabituel que certaines parties de la région subissent des sécheresses et des feux de forêt simultanément alors que d’autres collectivités sont inondées (Brimelow et coll., 2014). Les phénomènes météorologiques extrêmes qui se superposent aux tendances à long terme de l’évolution des conditions climatiques moyennes ont des impacts sociaux et économiques importants qui posent des problèmes multiples sur le plan de la gestion durable de l’eau, des forêts et des sols.
Le réchauffement climatique pourrait avoir des impacts profonds et immédiats sur l’activité des feux de forêt. La superficie des forêts brûlées au Canada a déjà augmenté, principalement en raison du réchauffement causé par les activités humaines (Gillett et coll., 2004). Les températures plus élevées prolongent la saison des feux (Albert-Green et coll., 2013) et sont associées à une augmentation des coups de foudre (Romps et coll., 2014). Plus important encore, les températures plus élevées conduisent à des combustibles plus secs, car l’humidité du sol et des plantes est perdue au profit d’une atmosphère plus chaude (Flannigan et coll., 2016). La quantité d’humidité retenue par l’atmosphère augmente de façon presque exponentielle avec la hausse de la température. Presque aucun des scénarios futurs ne prévoit une augmentation suffisante des précipitations pour compenser l’effet desséchant des températures plus élevées. Les combustibles plus secs facilitent le démarrage, la propagation et la combustion plus intense des feux, ce qui les rend plus difficiles à éteindre (voir la vidéo 4.1).
Vidéo 4.1 : Les pompiers Métis luttant contre les feux de végétation sont profondément liés à la terre, à leur culture et aux conséquences des changements climatiques dans les prairies canadiennes (disponible avec sous-titres en français). Source : Métis National Council et Prairie Climate Centre, 2020.
4.3.2
Dangers hydrologiques
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Les provinces des Prairies sont caractérisées par une grande variabilité interannuelle et des phénomènes hydroclimatiques extrêmes. La présence simultanée de conditions humides et sèches dans la région n’est pas rare; elles se produisent, par exemple, lorsque la haute pression dans l’ouest des Prairies détourne les masses d’air humide vers l’est (p. ex. Szeto et coll., 2011; Rannie, 2006; Liu et coll., 2004).
Tant les changements graduels et à long terme des niveaux d’eau que les fluctuations extrêmes de l’environnement de référence en constante évolution auront des impacts et nécessiteront une adaptation. La distribution de l’eau et la conception des structures de stockage et d’acheminement, comme les réservoirs et les tuyaux d’irrigation, sont principalement basées sur les niveaux d’eau moyens saisonniers. Par ailleurs, les ressources en eau sont gérées de manière à prévenir les effets néfastes des inondations et de la sécheresse.
La sécheresse pluriannuelle la plus récente dans les provinces des Prairies, qui s’est étendue de 1999 à 2004, a fait l’objet de nombreuses analyses (p. ex. Hanesiak et coll., 2011; Bonsal et coll., 2011; Wheaton et coll., 2008). Elle a été suivie d’une période de conditions relativement humides de 2005 à 2019, à l’exception de quelques sécheresses intenses de durée saisonnière, notamment de l’été 2008 à l’hiver 2009–2010 (Wittrock et coll., 2010), de l’été 2015 (Szeto et coll., 2016), du printemps/été 2017 (Jencso et coll., 2019) et du printemps/été 2019 (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2019). Bien que les sécheresses et les inondations sont difficiles à prévoir, leur probabilité est fortement liée aux fluctuations périodiques des températures de surface de la mer dans l’océan Pacifique, connues sous le nom d’oscillation décennale du Pacifique (ODP) et d’oscillation australe El Niño (ENSO) (voir l’encadré 2.5 dans Bush et coll., 2019). L’incertitude quant aux quantités et aux extrêmes des précipitations futures projetées dépend en grande partie de la capacité des modèles à simuler la variabilité interne du climat régional — comme les changements dans les téléconnexions entre les oscillations océan-atmosphère (c’est-à-dire l’ENSO et l’ODP) et dans l’hydroclimat régional (Barrow et Sauchyn, 2019) — et, dans une moindre mesure, de l’utilisation de différents modèles et scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.
Les impacts des excès et des déficits en eau diffèrent selon le moment, la durée, l’intensité et l’étendue des inondations et des sécheresses. La sécheresse météorologique (manque de pluie) peut affecter immédiatement l’agriculture en zone aride, tandis que la sécheresse hydrologique (faibles niveaux d’eau) affecte l’irrigation et l’approvisionnement en eau municipale et industrielle. Les impacts cumulés d’une longue période de bas niveaux d’eau contrastent avec l’effet d’une sécheresse courte et intense. Les inondations ont été les plus dommageables le long de la rivière Rouge au Manitoba et des rivières qui coulent des montagnes Rocheuses, où sont concentrés les centres de population. Dans les Prairies, cependant, l’inondation des terres agricoles est courante étant donné la grande surface de stockage des dépressions (y compris les marécages et les zones humides). Une tempête de pluie torrentielle près de Vanguard, en Saskatchewan, le 3 juillet 2000, a fait tomber 375 mm de pluie en huit heures, et on estime que 62 % de cette eau a été retenue dans le paysage (Hunter et coll., 2002). Si la sécheresse entraîne des pertes de récoltes sur de grandes surfaces, les inondations peuvent empêcher l’ensemencement des cultures, comme cela s’est produit en 2011 sur 5,5 millions d’hectares, principalement au Manitoba (Brimelow et coll., 2014). Les lacs Quill du centre-est de la Saskatchewan ont pris une telle ampleur qu’ils ne forment plus qu’un seul grand lac inondant des milliers d’hectares de terres agricoles, de voies ferrées et d’autoroutes provinciales (Water Security Agency, 2016).
Des études sur la sécheresse de 2015 (Szeto et coll., 2016) ainsi que sur les inondations de 2013 dans le sud‑ouest de l’Alberta (Teufel et coll., 2017; Pomeroy et coll., 2015) et celles de 2014 dans le bassin de la rivière Assiniboine en Saskatchewan et au Manitoba (Szeto et coll., 2016) ont conclu que ces événements naturels étaient intensifiés par les changements climatiques causés par les activités humaines. L’analyse des données pluviométriques générées par les modèles climatiques indique qu’un réchauffement du climat entraînera un changement significatif par rapport aux valeurs historiques en ce qui concerne l’intensité, la durée et la fréquence des précipitations (Bonsal et coll., 2019). Par exemple, les projections climatiques pour Saskatoon révèlent une augmentation de l’intensité des précipitations extrêmes de courte durée et une diminution de la durée de la période de retour entre ces événements, les précipitations les plus intenses se produisant vers la fin du XXIe siècle selon le scénario de fortes émissions RCP8.5 (Alam et Elshorbagy, 2015).
Une augmentation de l’intensité des précipitations est l’un des changements les plus régulièrement prévus à l’échelle mondiale (GIEC, 2014), nationale (Zhang et coll., 2019) et régionale (Gizaw et Gan, 2015). Dans les Prairies, les terres agricoles et les infrastructures pourraient être périodiquement inondées par des précipitations excessives en hiver qui, dans les décennies à venir, sont de plus en plus susceptibles de tomber sous forme de pluie. Cet excès d’eau se produira lorsque le climat plus chaud convergera avec la phase humide de l’ODP et de l’ENSO. De même, l’amplitude des phases sèches augmentera également en l’absence de pluie, mais aussi avec des températures plus élevées que par le passé (Tan et coll., 2019). Les projections climatiques suggèrent un risque croissant de sécheresse dans les Prairies, en particulier en été et en automne (Bonsal et coll., 2019). Le pire scénario pour les provinces des Prairies est la répétition d’années consécutives de sécheresse grave, comme celles qui se sont produites dans les années 1930 et au cours des siècles précédents (Sauchyn et coll., 2015).
4.3.3
Impacts sociétaux
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Les inondations de 2013 à Calgary et les feux de forêt de 2016 à Fort McMurray représentent deux des catastrophes naturelles les plus coûteuses de l’histoire du Canada et fournissent des exemples dramatiques d’impacts sociétaux découlant de phénomènes météorologiques extrêmes. Ils donnent également un aperçu des mesures prises pour réduire ces impacts à l’avenir (voir l’étude de cas 4.1) et mettent en évidence les liens entre les changements climatiques et les catastrophes naturelles (voir l’étude de cas 4.2).
Les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes diffèrent considérablement entre les collectivités et les groupes sociaux, en fonction de leurs moyens de subsistance et de leur accès au capital social, économique et naturel (Diaz et coll., 2016). Par exemple, les collectivités autochtones ont souffert de manière disproportionnée des inondations parce qu’elles vivaient dans des logements de mauvaise qualité souvent situés dans des zones de basse altitude et à proximité de rivières (Wittrock et coll., 2012, 2011). Les effets de la sécheresse sur la santé (Yusa et coll., 2015) comprennent les éléments suivants : conséquences sur la santé respiratoire et mentale; risques pour la sécurité alimentaire et hydrique; et exposition accrue aux blessures, aux maladies et à la pollution, y compris l’exposition aux toxines. Par exemple, pendant la sécheresse de 2001–2002, la poussière soulevée par le vent a eu diverses conséquences sur la santé, notamment des accidents de la route qui ont entraîné des décès (Wheaton et coll., 2008). De multiples phénomènes extrêmes, tels que les sécheresses, les feux de forêt et les inondations, aggravent les dommages et les coûts pour les collectivités et les économies, et peuvent même entraîner des réclamations d’assurance simultanées pour des dommages causés par des inondations et des sécheresses, comme cela s’est produit en 2009 dans le sud du Manitoba (Brimelow et coll., 2014). Les effets de la sécheresse sont moins immédiats que ceux des inondations et des feux de forêt, mais les mauvaises récoltes, l’érosion des sols et les tempêtes de poussière ont toujours été parmi les conséquences les plus graves associées à la sécheresse (Wheaton et coll., 2008). L’adoption à grande échelle du labour minimal du sol et du semis direct dans les paysages agricoles des Prairies a presque éliminé les tempêtes de poussière pendant les étés secs. Toutefois, on peut craindre que les producteurs soient tentés d’abandonner les mesures d’adaptation à la sécheresse, telles que la culture sans labour et les brise-vent, pendant les cycles humides, comme ceux qui se sont produits du début au milieu des années 2010 (Rempel et coll., 2017).
Les renseignements les plus fiables sur les impacts des phénomènes extrêmes sont fournis par ceux qui sont ou ont été touchés, car ils peuvent offrir un savoir fondé sur l’expérience « intense et richement contextuel » (Marchildon et coll., 2016). Les connaissances locales et autochtones peuvent fournir des renseignements sur la préparation aux événements extrêmes et la planification des interventions : « Alors que les plans de secours en cas de catastrophe et d’adaptation au climat aux niveaux national et infranational doivent se concentrer sur le dossier scientifique […] les gouvernements locaux responsables de zones plus petites devraient être en mesure de s’adapter aux différences locales » (Marchildon et coll., 2016). Les conditions locales (p. ex. le sol et la topographie, le capital social, financier et naturel ainsi que la capacité d’adaptation) peuvent exacerber ou réduire les impacts des extrêmes climatiques. Par exemple, la vulnérabilité d’une collectivité à la sécheresse peut dépendre fortement de la stabilité de son approvisionnement en eau (Wittrock et coll., 2011).
4.4
La gestion collaborative de l’eau réduit les impacts négatifs
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La politique et la planification régionales de l’aménagement des terres, ainsi que la préparation aux situations d’urgence, sont essentielles pour réduire les effets des inondations et de la sécheresse dans les provinces des Prairies. Une collaboration est nécessaire entre tous les ordres de gouvernement, et avec les parties prenantes telles que les groupes de gestion des bassins, les municipalités rurales et les districts de conservation, afin de mettre en œuvre ces mesures d’adaptation et de promouvoir des pratiques qui préviennent ou réduisent au minimum les effets négatifs des excès et des pénuries d’eau.
Les provinces des Prairies ont une grande expérience en matière d’excès et de pénurie d’eau et ont mis au point d’importants mécanismes d’adaptation à la variabilité du climat. Si nombre de ces mécanismes sont adaptés à la sécheresse, certains permettent également de lutter contre les inondations et l’humidité excessive. La gestion soutenue des débits d’eau par les barrages, les dérivations et les prélèvements dans les Prairies rend difficile la détection des changements liés au climat; la gestion adaptative des ressources en eau peut contribuer à compenser les changements dans la disponibilité des approvisionnements en eau, tout en réduisant les effets des inondations et des sécheresses.
4.4.1
Mécanismes institutionnels
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Échelle interprovinciale
L’approche décentralisée du Canada en matière de gouvernance de l’eau donne aux provinces une autonomie considérable en ce qui concerne les décisions relatives à l’eau (Heinmiller, 2018). Le Prairie Provinces Water Board (PPWB) est une institution qui existe depuis 1948 pour encourager la coopération en matière de gestion de l’eau entre les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Le Master Agreement on Apportionment (MAA) a été créé par la PPWB en 1969 (Heinmiller, 2018) et stipule que pour une année donnée, chaque province a droit à la moitié du débit naturel des rivières interprovinciales, tel que mesuré à la frontière provinciale (Prairie Provinces Water Board, 2015). Le MAA supprime ainsi les incertitudes potentielles liées à la politique interprovinciale lorsqu’il s’agit de faire face à la pénurie d’eau. Il fournit aux gestionnaires de l’eau de chaque province un quota clair de la quantité d’eau disponible qu’ils vont gérer, même si la quantité réelle d’eau dans la rivière est incertaine ou très variable.
Bien que le PPWB et le MAA fournissent cet important mécanisme pour faire face aux extrêmes hydroclimatiques, en particulier la sécheresse, ils peuvent également être inflexibles dans des conditions climatiques changeantes, étant donné la répartition strictement définie des eaux de surface entre les provinces des Prairies. Le PPWB a examiné la question de la résilience du MAA dans le cadre de divers scénarios climatiques (Prairie Provinces Water Board, 2014). Ce type d’exercice stratégique démontre un des avantages de la PPWB et des réseaux de gouvernance interprovinciaux qu’elle favorise.
Échelle provinciale
Chacune des provinces des Prairies a une approche différente pour faire face aux extrêmes hydroclimatiques. Par exemple, l’Alberta utilise un système de plafonnement et d’échange pour réaffecter les licences d’utilisation de l’eau en période de pénurie tandis que la Saskatchewan et le Manitoba adoptent une approche plus centralisée avec une forte surveillance gouvernementale (Heinmiller, 2018; gouvernement du Manitoba, 2018). L’Alberta permet la création de marchés de l’eau à l’échelle régionale pour réaffecter l’eau d’utilisations à faible valeur à des utilisations à forte valeur lorsque la sécheresse menace le statu quo. Bien qu’il s’agisse d’un mécanisme institutionnel potentiellement utile, des préoccupations ont été soulevées quant aux questions de justice et d’équité qui pourraient se poser (Hurlbert et Gupta, 2017). Par exemple, la baisse du débit estival des rivières des montagnes Rocheuses pourrait affecter les allocations d’eau dans le sud de l’Alberta, en particulier pour les titulaires de permis junior, puisque les principaux districts d’irrigation détiennent les permis seniors. L’effet des bas niveaux d’eau dans le bassin de la rivière Saskatchewan Sud (BRSS) s’est quelque peu atténué après la sécheresse de 2001–2002 lorsque le transfert des droits d’eau a été introduit et que le gouvernement de l’Alberta a fermé une grande partie du BRSS à de nouvelles allocations d’eau de surface (Gouvernement de l’Alberta, 2006). L’approche plus centralisée de la Saskatchewan peut limiter les occasions de partage et d’apprentissage des mécanismes de réponse à la sécheresse et d’autres défis d’adaptation entre les parties prenantes touchées (Hurlbert et Gupta, 2017).
Les expériences antérieures des provinces des Prairies en matière d’eau et de phénomènes météorologiques extrêmes ont conduit à l’élaboration de mécanismes importants pour l’adaptation à la variabilité climatique. Les trois provinces ont un plan pour la sécheresse, qui est la pire menace dans la région (voir le tableau 4.3), et le plan de l’Alberta aborde également les risques d’humidité excessive, démontrant comment certains mécanismes adaptés à la sécheresse pourraient être reconvertis pour répondre aux préoccupations concernant les inondations et l’humidité excessive. Le plan de la Saskatchewan est principalement axé sur les risques agricoles, car la planification de la sécheresse fait partie du mandat plus large et du plan sur 25 ans de l’Agence de sécurité de l’eau. La planification de la sécheresse au Manitoba semble tenir compte des impacts environnementaux, économiques et sociétaux plus larges. Tous les plans tiennent compte, dans une certaine mesure, des changements climatiques.
Tableau 4.3
Planification provinciale de la sécheresse : Quelques caractéristiques et états
Province
Dernier rapport
Ministère(s) responsable(s)
Les changements climatiques sont-ils pris en compte?
Prochaines étapes? (Exemples)
Étape de la mise en œuvre (Exemples)
Alberta
Alberta’s Agriculture Drought and Excess Moisture Risk Management Plan (2016)
Ministère de l’Agriculture et de la Foresterie
Oui
Une amélioration continue est envisagée
Groupe de consultation sur la sécheresse et l’excès d’humidité
Saskatchewan
Plan de sécurité de l’eau de la Saskatchewan sur 25 ans (2012)*
Ministère de l’Agriculture, Agence de sécurité de l’eau
Oui
Plusieurs sont énumérées (p. ex. la coordination de la surveillance de l’humidité, les nouvelles infrastructures)
Le comité de surveillance de l’humidité se réunit selon les besoins
Manitoba
Un plan climatique et vert élaboré au Manitoba (2017)
Ministère du Développement durable et de l’intendance de l’eau (maintenant le ministère de la Conservation et du Climat)
Oui
Évaluer et mettre à jour la stratégie;
déterminer le niveau de préparation à la sécheresse
Évaluer et mettre à jour la stratégie;
communication de l’état des mesures de suivi (2017)
* Le plan comprend des mesures de lutte contre la sécheresse.
Échelle du bassin versant ou échelle régionale
Dans les provinces des Prairies, les organisations basées sur les bassins versants sont devenues un mécanisme efficace pour la planification de l’adaptation au climat local et la protection des eaux du sol. Au Manitoba, le Watershed Districts Program (anciennement Conservation District Program) est un partenariat entre la province, qui fournit la majeure partie du financement, et plus de 130 municipalités qui développent et administrent des programmes de conservation des sols et de l’eau. La Watershed Districts Act, adoptée le 1er janvier 2020, a transformé 18 districts de conservation en 14 nouveaux districts de bassin versant, dont les limites sont basées sur les lignes de partage des eaux (Gouvernement du Manitoba, 2020). Les plans de gestion intégrée des bassins versants figuraient parmi les 30 documents de planification municipale examinés dans un rapport commandé par le ministère du Développement durable du Manitoba (aujourd’hui le ministère de la Conservation et du Climat) (International Institute for Sustainable Development, 2019). Seuls cinq des 30 documents mentionnent explicitement la nécessité de s’adapter aux changements climatiques et aucun ne contient de projections climatiques, ni ne s’engage à prendre des mesures supplémentaires pour évaluer les risques des changements climatiques pour leurs collectivités. La Saskatchewan a créé des groupes locaux d’intendance des bassins versants afin de collaborer avec le gouvernement provincial en vue d’aborder un large éventail de questions liées à la qualité de l’eau. Ces groupes constituent des forums permettant à de multiples parties prenantes de discuter des problèmes locaux liés à l’eau et de concevoir des solutions adaptées à l’échelle locale. Ils comprennent généralement des participants issus des municipalités, des producteurs agricoles, des ONG environnementales et d’autres industries du bassin versant concerné. Alors qu’ils se concentraient initialement sur la qualité de l’eau, ces groupes se sont depuis diversifiés pour s’attaquer à d’autres problèmes liés à l’eau, notamment la sécheresse et les inondations (Pittman et coll., 2016). De nombreux groupes ont participé à des projets d’adaptation aux changements climatiques, notamment à l’élaboration de scénarios hydroclimatiques extrêmes et de plans d’action visant à fournir des solutions propres aux bassins versants (Pittman et coll., 2016). En Alberta, il existe onze conseils consultatifs et de planification des bassins versants (Watershed Planning and Advisory Councils, WPAC), des organisations indépendantes à but non lucratif désignées par Environnement et Parcs Alberta pour rendre compte de la santé de leurs bassins, diriger la planification en collaboration et faciliter les activités d’éducation et de gestion. Chaque WPAC fait participer les principaux intervenants de son bassin versant, en cherchant à obtenir un consensus sur les stratégies de gestion des terres et de l’eau afin d’atteindre des objectifs environnementaux, sociaux et économiques communs (voir l’étude de cas 4.3).
Les districts d’irrigation dans les provinces des Prairies sont un autre type de groupe d’intervenants locaux qui aident à gérer les extrêmes hydroclimatiques. Bien qu’ils aient été initialement mis sur pied pour gérer l’eau locale aux fins d’irrigation, ils sont maintenant impliqués dans un plus large éventail d’enjeux. Par exemple, pendant la sécheresse de 2001–2002, les marchés de l’eau mentionnés précédemment ont été coordonnés par le district d’irrigation local du bassin de la rivière Oldman, en Alberta. Les districts d’irrigation sont des mécanismes locaux permettant d’établir la confiance et de favoriser l’action collective face à l’adversité liée à l’eau. Ils ont participé à des exercices de scénarios participatifs pour se préparer à la sécheresse (Hadarits et coll., 2017) et ont également accepté volontairement de nouveaux rôles concernant l’adaptation à une humidité excessive. L’infrastructure gérée par les districts d’irrigation pour améliorer la production agricole s’est également révélée utile ces dernières années pour faire face à des conditions d’humidité excessive (Hadarits et coll., 2017).
4.5
Les changements climatiques apportent des avantages et présentent des menaces à l’agriculture
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L’agriculture des Prairies, en particulier la production de cultures, pourrait tirer profit de températures plus élevées et d’une saison de croissance plus longue. Obtenir des avantages nets nécessitera une adaptation pour limiter les effets des extrêmes climatiques, notamment sur la disponibilité de l’eau, et le risque accru de ravageurs, de maladies à transmission vectorielle et d’espèces envahissantes. Bien que les producteurs agricoles soient très résilients face aux fluctuations de la météo et du climat, les obstacles à l’adaptation comprennent le manque de renseignements et de sensibilisation aux effets des changements climatiques, combiné à des ressources financières et un appui institutionnel limités.
Le secteur de l’agriculture est un employeur clé et un moteur important de l’économie des Prairies. Les changements climatiques présentent tant des occasions que des menaces pour l’agriculture. Les impacts directs comprennent des changements dans la durée de la saison de croissance, le moment et la quantité des précipitations, les unités thermiques, les événements extrêmes tels que la chaleur, la grêle et les tempêtes de vent, les inondations et la sécheresse. Les impacts indirects des changements climatiques comprennent les effets sur les mauvaises herbes, les maladies, les insectes et les caractéristiques du sol, ainsi que sur les facteurs socioéconomiques influencés par les changements du climat à l’échelle mondiale. Ces facteurs englobent les effets sur la sécurité alimentaire mondiale ainsi que le commerce et les relations avec les industries d’approvisionnement pour la production agricole et la transformation des aliments. Évaluer la convergence de ces impacts directs et indirects est un défi majeur. Les impacts globaux des changements climatiques dépendront de l’efficacité de l’adaptation non seulement dans les provinces des Prairies, mais au Canada de manière plus générale et dans d’autres pays également.
4.5.1
Impacts
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Les changements climatiques ont des impacts directs et indirects sur l’agriculture dans les provinces des Prairies, ce qui entraîne à la fois des risques et des possibilités (Kulshreshtha et Wheaton, 2013). Des changements dans les précipitations, les températures, les niveaux de dioxyde de carbone et d’autres variables affecteront les éléments suivants : la productivité, la qualité et le cycle des nutriments des cultures et des pâturages; les mauvaises herbes, les insectes et les maladies; et la production et le taux de reproduction du bétail (Sudmeyer et coll., 2016). Les impacts biophysiques projetés comportent une plus grande rareté de l’eau, des précipitations extrêmes plus fréquentes, des régimes de précipitations fluctuants et variables, des saisons de croissance plus longues, une augmentation des unités thermiques (c’est-à-dire une mesure du développement des cultures par rapport à la température) et des sécheresses plus fréquentes et plus intenses (p. ex. Bonsal et coll., 2019; Kulshreshtha et Wheaton, 2013).
Certains rendements de récolte et la productivité du foin pourraient augmenter à court terme en réponse à des facteurs climatiques, tels que des saisons de croissance plus longues et une augmentation des unités thermiques (voir l’encadré 4.3). Cependant, les températures élevées, les sécheresses et les précipitations plus variables ont une incidence négative sur le rendement des récoltes, en particulier pour le canola et le blé (Qian et coll., 2018; Meng et coll., 2017). Une exposition accrue à des températures élevées (p. ex. plus de 30 °C), en particulier à des moments critiques, peut également réduire les rendements de maïs, de soja, de canola et de blé (Schauberger et coll., 2017; Meng et coll., 2017).
Les événements extrêmes, particulièrement les sécheresses, ont un impact négatif sur les cultures, le bétail et la production fourragère, causant des pertes financières comme celles observées en 2001–2002, lorsque la sécheresse a entraîné une réduction de la production agricole de plus de 2,97 milliards de dollars dans les trois provinces des Prairies (Wheaton et coll., 2008). De tels impacts nécessitent une évaluation et une documentation plus approfondies (Craft et coll., 2017), y compris un examen des aspects sociaux (voir la section 4.6). Les extrêmes des changements climatiques affectent également la qualité des sols et de l’eau en augmentant les risques d’érosion, de salinisation, de désertification et de dégradation des sols (Wheaton et Kulshreshtha, 2017). Par exemple, l’inondation de terres agricoles en raison de précipitations extrêmes a causé 1 milliard de dollars de dommages dans le sud-est des Prairies en 2014 (Szeto et coll., 2014) et près de 700 millions de dollars en 2011 pour le Manitoba seulement (Sécurité publique Canada, 2019).
Les déficits futurs en eau de surface et en eau du sol (Bonsal et coll., 2019) auront des effets profonds sur la quantité et la qualité des eaux de surface et sur l’approvisionnement en eau souterraine. La diminution de la disponibilité de l’eau des rivières est une préoccupation pour tous les producteurs, en particulier pour ceux qui irriguent leurs cultures. Les plantes sont très sensibles aux stress hydriques et thermiques lors de leur germination et de leur reproduction (Champagne et coll., 2012). Des impacts négatifs sur la qualité de l’eau résultent également d’événements pluvieux extrêmes, générant un ruissellement fortement chargé en nutriments, ainsi que de périodes plus longues de faible écoulement dans les ruisseaux et les rivières (Venema et coll., 2010).
4.5.2
Adaptation
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Bien que les producteurs agricoles peuvent tirer profit de saisons de croissance plus longues et plus chaudes et d’une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone, d’autres impacts des changements climatiques peuvent être très problématiques, tels que la pénurie d’eau et l’excès d’humidité et de chaleur. Les pratiques d’adaptation existantes comprennent le recours à l’agriculture sans labour, le stockage des aliments pour les animaux, l’augmentation de la taille des fermes, les pratiques de gestion bénéfiques, les assurances, les infrastructures à grande échelle telles que les barrages (p. ex. Warren, 2016a ; McMartin et Hernani Merino, 2014; Smit et Skinner, 2002), les dates d’ensemencement plus précoces, l’agriculture mixte et les changements de variétés de cultures. Les pratiques de gestion bénéfiques comprennent l’utilisation de méthodes, de politiques, de programmes et d’outils pour améliorer le positionnement environnemental et économique de l’agriculture (McMartin et Hernani Merino, 2014). Des conséquences sociales, économiques et environnementales inattendues découlant des pratiques d’adaptation pourraient rendre certaines stratégies inadaptées, ce qui signifie que même si ces stratégies visent à réduire le risque lié aux changements climatiques, elles augmentent involontairement la vulnérabilité (Müller et coll., 2017).
Les systèmes agricoles doivent s’adapter à une série d’impacts des changements climatiques qui interagissent avec d’autres facteurs, tels que les pressions économiques, les possibilités liées à l’augmentation de la population mondiale, l’évolution des préférences alimentaires de la population, l’augmentation des coûts des intrants et des coûts énergétiques, les pressions concurrentielles en matière d’utilisation des terres et les pressions économiques liées aux décisions politiques. Les producteurs agricoles ont accès à divers types d’options d’adaptation, allant de mesures relativement mineures, comme la culture de variétés de cultivars tolérants à la sécheresse, à des changements plus substantiels, voire transformateurs (c’est-à-dire des mesures majeures et ciblées au niveau de l’exploitation ou à un niveau supérieur), comme des politiques qui suppriment les obstacles à l’adaptation aux changements climatiques ou le passage de la culture non irriguée à l’utilisation de l’irrigation (Rickards et Howden, 2012). Toutefois, les impacts cumulés associés aux multiples moteurs de changement mettront à l’épreuve la capacité d’adaptation globale. L’économie est une motivation majeure pour ce qui est de l’adoption de nouvelles pratiques (voir le chapitre « Impacts sur les secteurs et mesures d’adaptation connexes »), et les mesures d’adaptation les plus appropriées dépendront d’un grand nombre de facteurs, dont la capacité (voir l’étude de cas 4.4).
Les exploitations agricoles mixtes, comprenant à la fois des cultures et du bétail, présentent des avantages en matière d’adaptation. Les pratiques de lutte contre la sécheresse pour les exploitations agricoles mixtes peuvent comprendre l’achat d’aliments lorsque cela est nécessaire et le sevrage précoce des veaux, conjugués à des stratégies d’alimentation visant à réduire à la fois la demande d’aliments pour le bétail et le fardeau financier du producteur pendant les périodes de sécheresse (Poudel et coll., 2017; Poudel et Kulshreshtha, 2016). Les options plus propres aux pâturages et à la production de bétail comprennent la gestion des troupeaux, l’élevage de races et d’espèces alternatives, la lutte antiparasitaire et les changements de productions et d’emplacements géographiques (Joyce et coll., 2013).
Les entraves actuelles à l’adaptation comprennent un manque de sensibilisation aux options, une insuffisance de ressources financières et de mécanismes de soutien institutionnel, une préparation insuffisante et une résistance politique (p. ex. Lilliston, 2018). La mise en place de zones irriguées, une adaptation logique au stress hydrique accru dans les systèmes agricoles, implique la construction de barrages et de canaux de distribution, ce qui demande beaucoup de capitaux (Warren, 2016a). La disponibilité de l’eau pour l’irrigation peut également constituer une limitation, car le débit des cours d’eau est réduit lors de graves sécheresses (voir la section 4.4; Wheaton et coll., 2008). Les systèmes d’irrigation existants peuvent ne pas être en mesure de répondre aux demandes en eau face à une sécheresse pluriannuelle. Les tendances observées relativement à l’augmentation de la dette agricole (Statistique Canada, 2017b) peuvent sérieusement entraver la capacité à entreprendre des mesures d’adaptation.
L’augmentation des unités thermiques et l’allongement des saisons de croissance affecteront les pratiques de gestion agronomique telles que les dates d’ensemencement. Le stress thermique peut entraîner une saison de croissance plus courte pour certaines cultures, comme le soja (Jing et coll., 2017). Pour des cultures comme le canola, un ensemencement plus précoce et une fertilisation accrue sont des options limitées en raison de l’augmentation de la chaleur et du stress hydrique, qui sont des facteurs limitants importants pour le rendement des récoltes. Les mesures d’adaptation clé comprennent de nouveaux cultivars tolérants à la chaleur et à la sécheresse (Qian et coll., 2018). Des températures plus élevées pourraient atténuer les limites imposées par une courte saison de croissance le long des marges nord de la zone agricole. Cependant, pour étendre l’agriculture à cette région, il faudra adapter les pratiques agricoles afin de produire des cultures dans des sols forestiers pauvres en nutriments.
Les institutions de gouvernance jouent un rôle important dans l’adaptation et peuvent améliorer la capacité d’adaptation des producteurs et des autres résidents ruraux (Hurlbert et coll., 2009). Cependant, des contraintes dans les capacités et l’isolement exacerbent la vulnérabilité de nombreuses collectivités rurales (Garschagen, 2013; Hanna, 2011; Lal et coll., 2011). Les institutions qui s’occupent de la gestion et de l’aménagement de l’eau, notamment l’ancienne Administration du rétablissement agricole des Prairies, les groupes d’utilisateurs de l’eau, les intendants des bassins versants et les associations de projets d’irrigation (Hurlbert et Gupta, 2017; McLeman et coll., 2014; Marchildon, 2009), sont essentielles pour faciliter les mesures d’adaptation (voir la section 4.4.1).
Les agriculteurs se sont appuyés sur leur compréhension des régimes climatiques locaux pour gérer les risques, et pourraient ne pas envisager d’adopter des pratiques agricoles alternatives sans preuves qu’elles entraîneront des avantages économiques (Wood et coll., 2016; Convery et Wagner, 2015; Yusa et coll., 2015; Heal et Millner, 2014). Bien que les impacts de la sécheresse aient fait l’objet d’études dans le passé, les évaluations des impacts des inondations, des chaleurs extrêmes et des dégels hivernaux sont plus limitées.
4.6
Les groupes sociaux ont des forces et des vulnérabilités uniques
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Les impacts des changements climatiques peuvent exacerber les inégalités sociales existantes, en particulier pour les peuples autochtones, les femmes, les personnes de faible statut socioéconomique, les jeunes et les personnes âgées. Les politiques publiques et la planification de l’adaptation devraient tenir compte des vulnérabilités et des forces uniques de ces groupes sociaux, ainsi que des moyens par lesquels la race, l’âge, le sexe et la pauvreté amplifient la vulnérabilité ou la résilience aux dangers liés au climat.
Les impacts climatiques interagissent avec les inégalités sociales existantes, qui sont influencées par des histoires d’oppression ou de colonisation touchant différents groupes de personnes de manières différentes. Les peuples autochtones, les personnes de faible statut socioéconomique, les minorités ethniques, les jeunes et les personnes âgées ont tous des forces et des vulnérabilités uniques en matière d’adaptation aux changements climatiques. Les inégalités sociales façonnent les rôles sociaux, l’accès aux ressources et le pouvoir de décision. De multiples formes d’inégalité peuvent se croiser pour créer des expériences différentes, même au sein de certains groupes; c’est ce que l’on appelle l’intersectionnalité. Les inégalités sociales et la marginalisation entravent également l’accès des personnes aux infrastructures sociales, telles que les services et les installations, ainsi qu’aux infrastructures physiques, entraînant ainsi une diminution de leur capacité à faire face aux changements climatiques et à y s’adapter. En tenant compte de ces facteurs sociaux interdépendants, nous pouvons planifier plus efficacement comment faire face aux dangers liés au climat et veiller à ce que les réponses et les infrastructures soient inclusives et bénéfiques pour tous.
4.6.1
Introduction
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Les impacts des changements climatiques auront des effets très divergents sur les économies et les collectivités des Prairies. La capacité d’adaptation à ces impacts est également très variable. Bien que la dépendance aux ressources naturelles reste importante pour l’économie des trois provinces, les secteurs des affaires et des services sont également importants. La population des Prairies est de plus en plus urbanisée (Statistique Canada, 2011b), avec un petit nombre de villes de moyenne et de grande taille, combinées à de nombreuses collectivités rurales dont la population est relativement faible et, dans de nombreux cas, vieillissante. Ces collectivités rurales dépendent de secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture, la foresterie et le tourisme (voir le chapitre « Collectivités rurales et éloignées »).
L’analyse qui suit prend en compte les renseignements disponibles sur le statut des groupes sociaux vulnérables dans les provinces des Prairies. En raison des données limitées sur la façon dont les changements climatiques touchent les groupes vulnérables dans les Prairies en particulier, cette section présente également une revue plus large de la littérature sur les impacts climatiques et l’adaptation en s’appuyant sur les recherches menées dans d’autres régions. Elle bénéficie également de nouveaux cadres conceptuels qui permettent de mieux comprendre la vulnérabilité (voir l’encadré 4.4).
4.6.2
Groupes sociaux vulnérables
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S’il est utile de comprendre les facteurs qui rendent divers groupes sociaux (p. ex. les femmes, les peuples autochtones) plus ou moins vulnérables aux changements climatiques, il est important d’éviter de présenter tous les membres de ces groupes comme étant intrinsèquement et uniformément vulnérables et n’ayant pas la capacité de répondre aux risques (p. ex. Moosa et Tuana, 2014; Cameron, 2012; Arora-Jonsson, 2011; O’Shaughnessy et Krogman, 2011). Les principaux éléments de ces vulnérabilités sont décrits ci-dessous, mais il convient de se rappeler que des atouts uniques peuvent favoriser les mesures d’adaptation.
Peuples autochtones
De nombreux peuples autochtones sont exposés de manière disproportionnée aux impacts des changements climatiques (Parlee et Furgal, 2012). En outre, les populations autochtones connaissent des taux de pauvreté et de chômage nettement plus élevés et des taux de revenus moyens plus faibles que la population non autochtone (voir le tableau 4.5), tout en ayant moins accès à de nombreux services. Le tableau 4.5 montre les inégalités de revenus à l’intersection du sexe et de l’indigénéité, montrant des différences de revenus notables non seulement entre les femmes autochtones et les femmes non autochtones, mais aussi entre les femmes autochtones et les hommes autochtones. La recherche sur la vulnérabilité des autochtones aux changements climatiques dans les Prairies (Patrick, 2018a,b; Mottershead, 2017; Christianson et coll., 2012; Wittrock et coll., 2011) a permis de déterminer comment ces facteurs ainsi que d’autres facteurs sociaux interagissent entre eux, exacerbent les effets des changements climatiques et compromettent l’adaptation. Il est toutefois important de noter que les collectivités autochtones dirigent également leurs propres études sur les changements climatiques, par exemple par le biais de programmes fédéraux tels que le Programme d’adaptation aux changements climatiques des Premières Nations et le Programme de surveillance du climat dans les collectivités autochtones.
Tableau 4.5
Paramètres socioéconomiques choisis pour les populations autochtones et non autochtones dans les provinces des Prairies et au Canada
Groupe
Canada
Sask.
Alb.
Man.
Revenu individuel annuel médian après impôt, 2016
Homme, non autochtone
36 267 $
42 483 $
47 723 $
36 826 $
Femme, non autochtone
26 811 $
30 528 $
30 903 $
27 430 $
Homme, autochtone
26 507 $
22 297 $
34 122 $
22 673 $
Femme, autochtone
22 799 $
23 231 $
24 414 $
22 206 $
Taux de chômage, 2018
Population autochtone de plus de 15 ans, tous les niveaux d’éducation
10,1 %
11,5 %
Population non autochtone de plus de 15 ans, tous les niveaux d’éducation
5,7 %
6,1 %
Sources : Tableaux de données de Statistique Canada n° 98-400-x2016171 et n° 14-10-0359-0
Les études canadiennes existantes ont montré que les héritages du colonialisme historique et sa persistance se manifestent aujourd’hui de nombreuses manières, de la pauvreté et des mauvaises conditions de vie jusqu’à l’abus d’alcool ou d’autres drogues (Williams, 2018; Veland et coll., 2013; Cameron, 2012). Ces conditions multiplient les effets du risque, avec des implications particulières sur l’état de santé (Ford et coll., 2010), et peuvent entraîner une réduction des capacités d’adaptation lors d’événements extrêmes (Mottershead, 2017). Les effets de l’inondation de 2013 dans la réserve de la Première Nation des Siksika, en Alberta, ont été plus graves que dans d’autres collectivités : un quart des résidents ont été évacués, 134 maisons ont été détruites (ce qui représente environ 9 % de toutes les maisons de la Nation, selon les chiffres du recensement de 2011), et 62 % des maisons restantes ont été privées d’eau. Malgré tout, les résidents de la réserve ont dû attendre plus longtemps que les résidents des autres régions pour obtenir de l’aide au rétablissement (Patrick, 2018a). Les études sur les graves inondations survenues en 2011 dans la collectivité du lac St. Martin et dans les collectivités des Premières Nations avoisinantes au Manitoba mettent en évidence un manque d’avertissement, une évacuation forcée avec un court préavis, des efforts de rétablissement inadéquats (certaines familles étaient toujours déplacées au moment de la rédaction du présent chapitre) et un manque de communication persistant entre les organismes d’urgence et les résidents (p. ex. Martin et coll., 2017; Thompson, 2015).
Les peuples autochtones dépendent dans une plus large mesure des aliments locaux, bien que de manière variable, avec pour conséquence que des changements dans la disponibilité de ces sources d’approvisionnement et l’accès à celles-ci peuvent directement toucher la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Des limitations dans la pratique d’activités traditionnelles basées sur la terre en raison de changements dans la répartition des espèces, de feux de forêt et de facteurs non climatiques peuvent également affecter le bien-être mental et accroître la dépendance à l’égard de l’économie monétaire (Bunce et coll., 2016).
Les droits issus de traités et autres règlements peuvent restreindre l’accès des peuples autochtones à leurs territoires ou restreindre les stratégies d’adaptation basées sur la terre en précisant les types d’activités auxquelles les peuples autochtones peuvent et ne peuvent pas se livrer (McNeeley et coll., 2018; Natcher et coll., 2016; Wittrock et coll., 2011). Enoutre, l’éloignement de certaines collectivités se traduit par un risque élevé d’événements extrêmes, tels que les inondations et les feux de forêt (Christianson et coll., 2012), ce qui peut être exacerbé en raison de l’absence de systèmes d’alerte rapide (Ford et coll., 2010) et par des réseaux de transport (Tam et coll., 2013) compromis ou non redondants (c’est-à-dire dépourvus d’itinéraires de rechange). Pour de nombreuses collectivités du nord du Manitoba, par exemple, la mobilité hivernale sur les routes de glace est compromise par le réchauffement du climat (Taylor et Parry, 2014; Blair et Sauchyn, 2010).
Des recherches menées dans des régions situées en dehors des provinces des Prairies ont montré que les réseaux de partage de nourriture et d’autres institutions locales dans les collectivités autochtones contribuent de manière importante à la capacité d’adaptation (Ready, 2018; Baggio et coll., 2016). Des pratiques traditionnelles de partage compromises par la participation accrue au travail salarié, par exemple, peuvent affecter la sécurité alimentaire dans une mesure encore plus grande que la diminution de la disponibilité des denrées alimentaires traditionnelles (Baggio et coll., 2016). Les résidents des collectivités autochtones qui vivent dans leurs maisons traditionnelles expriment également un grand attachement au lieu, ce qui peut favoriser un engagement en faveur de l’adaptation (Cunsolo Willox et coll., 2012). Cependant, cet attachement au lieu peut également interagir avec les conséquences personnelles et culturelles aiguës des impacts climatiques et non climatiques, ce qui peut toucher leur capacité à s’engager dans le paysage local (Cunsolo Willox et coll., 2012) ou entraîner leur relocalisation forcée.
Les peuples autochtones ont également plusieurs sources uniques de capacités d’adaptation. Des formes culturellement appropriées d’inclusion communautaire dans la planification de l’adaptation, en particulier pour les femmes et les jeunes (Reid et coll., 2014; Whyte, 2014; Pennesi et coll., 2012), permettent de cerner et de prioriser des valeurs déterminées localement (Veland et coll., 2013; Christianson et coll., 2012). Les connaissances autochtones sont très précieuses pour la science du climat et la planification de l’adaptation (Ingty, 2017; Rosales et Chapman, 2015; Reid et coll., 2014; Ignatowski et Rosales, 2013; Veland et coll., 2013; Leonard et coll., 2013; Pennesi et coll., 2012; Downing et Cuerrier, 2011). Elles englobent des observations locales et historiques détaillées des changements liés au climat (Chisholm Hatfield et coll., 2018) et sont réputées mieux inclure les éléments sociaux que la science occidentale (Ignatowski et Rosales, 2013). De nombreux peuples autochtones sont habitués à s’adapter aux changements environnementaux et en mesure de le faire, les connaissances autochtones offrant des perspectives importantes sur la relation entre l’activité humaine et l’environnement (voir la vidéo 4.2; Leonard et coll., 2013; Veland et coll., 2013). Comme il a été mentionné dans la section 4.7.2, les collectivités autochtones élaborent activement des stratégies d’adaptation fondées sur les systèmes de connaissances autochtones.
Vidéo 4.2 : L’aîné Dave Courchene est un gardien du savoir respecté de la nation Anishinaabe et le fondateur de la Turtle Lodge. Dans cette vidéo, il partage son point de vue sur les changements climatiques, l’intendance et la sagesse autochtone (en anglais seulement). Source : La Turtle Lodge et le Prairie Climate Centre, 2017.
Femmes
Bien que le nombre d’analyses de la vulnérabilité et de l’adaptation aux changements climatiques selon la perspective du sexe a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, les études propres aux provinces des Prairies restent limitées. La littérature existante dans d’autres contextes reconnaît que, en général, l’inégalité entre les sexes produit des expériences différentes entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les impacts climatiques (Jerneck, 2018). Par exemple, la vulnérabilité des femmes aux changements climatiques est affectée par des revenus moyens plus faibles (Perkins, 2017); une division du travail selon le sexe, en particulier dans les contextes des ressources naturelles et des collectivités rurales (Fletcher et Knuttila, 2016; Vasseur et coll., 2015; Reed et coll., 2014; Alston, 2013); un accès ou un contrôle inégal à la terre, à la technologie et à l’information (Seager, 2014); des normes culturelles et des idéologies liées au sexe (Reed et coll., 2014; Alston et Whittenbury, 2013); et un pouvoir de décision moindre (Pearse, 2017; Fletcher et Knuttila, 2016; Vasseur et coll., 2015; Reed et coll., 2014).
L’intersection des rôles liés au sexe et du faible statut socioéconomique, par exemple, peut accroître la vulnérabilité des femmes. Le revenu affecte la capacité des personnes à faire face aux extrêmes climatiques et à s’y adapter. Au Canada, les femmes continuent de connaître un écart de rémunération par rapport aux hommes, en partie attribuable à la participation disproportionnée des femmes au travail à temps partiel (Statistique Canada, 2018b), qui elle-même est due en partie à la responsabilité permanente et disproportionnée des femmes pour les soins et le travail domestique (Moyser et Burlock, 2018). Même parmi les travailleurs et travailleuses à temps plein, les statistiques montrent des écarts de rémunération provinciaux de 24,6 % en Alberta, 21,6 % en Saskatchewan et 13,2 % au Manitoba (Conference Board of Canada, 2017). Un autre facteur majeur influençant cet écart de rémunération est la division professionnelle du travail, dans laquelle les secteurs à forte représentation féminine ont tendance à avoir des niveaux de rémunération plus faibles que les secteurs à prédominance masculine (Vincent, 2013). Les femmes sont également moins susceptibles que les hommes d’avoir un emploi. Les trois provinces des Prairies (et l’Ontario) présentent les écarts d’emploi entre hommes et femmes les plus importants au Canada, avec 11,3 points de pourcentage pour l’Alberta, 8,8 pour le Manitoba et 8,2 pour la Saskatchewan (Statistique Canada, 2018b).
Le pourcentage de femmes vivant dans la pauvreté au Canada est systématiquement plus élevé que le pourcentage d’hommes vivant dans la pauvreté. En Alberta, 59,6 % des travailleurs à bas salaire sont des femmes. En Saskatchewan, 16,9 % des femmes de plus de 65 ans font partie de la catégorie à faible revenu, contre 11,1 % des femmes de 18 à 64 ans et 14,5 % des hommes de 65 ans et plus (Statistique Canada, 2016). Les mères célibataires, les lesbiennes, les femmes ayant un handicap, les femmes autochtones, les femmes de couleur et les femmes qui ont été incarcérées ont souvent des difficultés financières plus graves que les autres personnes vivant au Canada (The Women’s Centre of Calgary, 2017). Les personnes transgenres peuvent également rencontrer des obstacles supplémentaires pour trouver un emploi rémunéré (Trans PULSE, 2011), ce qui pourrait accroître leur vulnérabilité. Il n’existe pas de documentation sur les expériences des personnes transgenres en matière de changements climatiques dans la région des Prairies; cependant, des recherches commencent à explorer les défis auxquels sont confrontés les lesbiennes, les homosexuels et les transgenres qui subissent des catastrophes climatiques ailleurs (p. ex. Gorman-Murray et coll., 2017; Dominey-Howes et coll., 2014; Balgos et coll., 2012).
Dans la région des Prairies, les recherches disponibles suggèrent que les rôles rigides liés aux sexes dans l’agriculture, la sylviculture et d’autres contextes associés aux ressources créent des expériences différentes pour les femmes et les hommes. Les femmes dans l’agriculture pourraient avoir moins d’influence sur les décisions d’adaptation dans les exploitations agricoles, y compris l’utilisation de technologies comme des semences résistantes à la sécheresse (Fletcher et Knuttila, 2016). En matière de foresterie, le faible pouvoir de décision des femmes et des populations autochtones sur la gestion des ressources naturelles peut s’étendre aux stratégies d’adaptation (Reed et coll., 2014; Reed et Davidson, 2011). Bien que les femmes soient plus susceptibles de subir des inégalités, des recherches menées dans les Prairies (Fletcher et Knuttila, 2016) et ailleurs (p. ex. Alston, 2012) ont montré que les hommes peuvent être exposés à des risques physiques et psychologiques particuliers en raison des attentes en matière de masculinité lors des catastrophes climatiques.
Les connaissances et les capacités des femmes et d’autres groupes marginalisés (Moosa et Tuana, 2014) peuvent contribuer de façon précieuse à l’adaptation. Les femmes jouent souvent un rôle actif, mais négligé, dans les exploitations agricoles, les ménages et les collectivités, et lors des interventions en cas de catastrophe. Les rôles particuliers joués par les femmes peuvent leur donner un niveau ou un type de conscience environnementale différent de celui des hommes (Fletcher, 2017; Bunce et coll., 2016; MacGregor, 2010), mais elles continuent à être sous-représentées dans la gouvernance en matière de climat (Williams, 2018; Pearse, 2017; MacGregor, 2010).
Collectivités rurales
La tendance générale au dépeuplement et à l’urbanisation dans les provinces des Prairies a entraîné une réduction du financement disponible pour les municipalités rurales (Canadian Rural Revitalization Foundation, 2015) et la croissance importante de la taille des exploitations agricoles au cours des deux dernières décennies (Statistique Canada, 2017a, 2011a, 2007) a entraîné une réduction du capital social et des services locaux qui sont des éléments clés de la capacité d’adaptation (Desmarais et coll., 2015; McLeman, 2010). La dépendance de l’agriculture à l’égard de ressources en eau qui sont en diminution augmente le risque de conflit entre les utilisateurs industriels (p. ex. le pétrole, le gaz et les mines), les utilisateurs agricoles et les ménages ruraux (Clark et coll., 2017). La précarité financière est un facteur de vulnérabilité supplémentaire dans l’agriculture (Fletcher et Knuttila, 2016; Pittman et coll., 2011; Wittrock et coll., 2011; Patiño et Gauthier, 2009), au même titre que le manque d’appui institutionnel, notamment le désinvestissement du fédéral dans les infrastructures de lutte contre la sécheresse (Shuba et coll., 2016; Marchildon, 2009), la fragmentation des instruments donnant moyen d’agir contre les inondations et une planification qui ne tient pas compte des projections climatiques (Hurlbert, 2018), ainsi que la volatilité des marchés (Diaz et coll., 2016; Patiño et Gauthier, 2009; O’Brien et Leichenko, 2000).
Malgré ces vulnérabilités, les résidents des zones rurales ont souvent une capacité d’adaptation considérable. Les résidents ruraux sont peut-être mieux équipés que les résidents urbains pour faire face aux événements extrêmes (McLeman, 2010), et une culture de l’innovation a aidé les agriculteurs des Prairies à s’adapter à la sécheresse au cours du siècle dernier (Warren, 2016a). Il existe un fort capital social dans de nombreuses collectivités rurales des Prairies, y compris des normes culturelles d’entraide en cas de crise (Shuba et coll., 2016). Comme il est indiqué à la section 4.7.2, certaines municipalités rurales mènent leurs propres processus de planification de l’adaptation. Les priorités en matière de planification de l’adaptation comprennent la planification participative avec une implication accrue des intervenants (Hurlbert, 2018; Lal et coll., 2011), des régimes politiques stables, cohérents et constants (Hurlbert, 2018; Pittman et coll., 2011) et la prise en compte des scénarios climatiques dans la planification future (Hurlbert, 2018).
Familles à faible revenu
Les résidents des Prairies qui vivent dans la pauvreté peuvent être plus sensibles aux extrêmes climatiques en raison de la précarité des sources d’emploi, de la mauvaise qualité des habitations, de l’absence d’assurances, du manque de ressources financières pour l’adaptation et d’une moindre représentation dans les instances de prise de décision. La vulnérabilité et la capacité d’adaptation des personnes vivant dans la pauvreté dans les Prairies n’ont pas encore été le sujet de recherches. Cependant, l’information sur la pauvreté dans les provinces des Prairies peut éclairer la prise en compte de la vulnérabilité de ce groupe aux changements climatiques. Les jeunes, les femmes, les personnes racialisées et les Autochtones sont plus susceptibles d’occuper des emplois mal rémunérés, à temps partiel et précaires, et ils représentent une grande partie des travailleurs pauvres. Les taux de pauvreté standards varient entre 9 % et 14 % à travers les Prairies, mais la prévalence des faibles revenus basée sur la mesure du faible revenu après impôt, qui est de 13,6 % en Alberta, 18,1 % en Saskatchewan et 20,7 % au Manitoba (Statistique Canada, 2016), est un indicateur plus précis.
La pauvreté tend à se concentrer dans certaines collectivités rurales ainsi que dans les centres-villes qui, dans certains cas, peuvent être plus exposés aux dangers liés au climat que d’autres régions; par exemple, lorsque des logements insalubres sont associés aux quartiers centraux ou lorsque les collectivités rurales économiquement sous-développées n’ont pas la capacité d’entretenir leurs infrastructures. Les familles monoparentales représentent également une grande partie de ce groupe, en particulier les ménages dirigés par une femme. Par extension, les taux de pauvreté des enfants sont nettement plus élevés que les taux de pauvreté de la population dans son ensemble. Le pourcentage d’enfants vivant dans la pauvreté est de 15,7 % en Alberta (Edmonton Social Planning Council, 2017a), de 24 % en Saskatchewan (Hunter et Sanchez, 2017) et de 27,5 % au Manitoba (Campaign 2000, 2017). Les personnes âgées et les personnes ayant des conditions de santé préexistantes sont particulièrement sensibles aux vagues de chaleur et autres extrêmes climatiques (Rapaport et coll., 2015) et les personnes à faible revenu n’ont souvent pas accès à des climatiseurs (Gronlund, 2014).
Nouveaux immigrants
Bien qu’ils représentent un nombre important de résidents dans de nombreuses collectivités des Prairies et peuvent être soumis à de multiples sources de vulnérabilité, les nouveaux immigrants sont rarement étudiés dans le cadre de la recherche sur les changements climatiques. Le manque de ressources et les barrières linguistiques auxquels sont confrontés certains immigrants peuvent limiter leur capacité d’adaptation (Burke et coll., 2012). Les travailleurs migrants saisonniers connaissent non seulement les vulnérabilités du migrant moyen, mais aussi la précarité du travail dans le secteur agricole dans le contexte des changements climatiques. Les réfugiés en particulier peuvent souffrir de traumatismes en raison d’expériences vécues dans leur pays d’origine et beaucoup sont des minorités visibles qui peuvent être victimes de discrimination raciale; même les enfants subissent cette gamme d’effets (Oxman-Martinez et coll., 2012). De nombreux nouveaux immigrants ne connaissent pas les sources de soutien social qui s’offrent à eux. Chacun de ces facteurs accroît la vulnérabilité aux changements climatiques, en particulier aux événements extrêmes.
Ce groupe devrait s’accroître, en partie en raison de l’augmentation de l’émigration en réponse aux impacts des changements climatiques dans d’autres régions du monde (voir le chapitre « Dimensions internationales »). L’Alberta, en particulier, devient une destination privilégiée pour les immigrants, après l’Ontario et la Colombie-Britannique, les immigrants admis représentant actuellement 23,6 % de la population active (Gouvernement de l’Alberta, 2018). En 2015, 16 739 immigrants et réfugiés se sont installés à Edmonton, contre 6 016 en 2005 (Edmonton Social Planning Council, 2017b).
4.6.3
Sources de vulnérabilité sociale
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Une prise en compte de la vulnérabilité qui se concentre exclusivement sur l’exposition, la sensibilité et la capacité d’adaptation peut perpétuer la désautonomisation plutôt que de permettre le développement des capacités (Veland et coll., 2013). Par exemple, la représentation des peuples autochtones comme étant très vulnérables pourrait servir à reproduire les relations paternalistes reflétées dans le colonialisme (Klenk et coll., 2013; Veland et coll., 2013). Les stratégies de réduction des émissions de GES et d’adaptation peuvent renforcer les approches occidentales, masculines ou technocratiques et les secteurs économiques à prédominance masculine (Williams, 2018). Par exemple, l’approche dominante en matière d’adaptation aux changements climatiques privilégie les infrastructures et les solutions technologiques, comme les barrages et l’agriculture sans labour, au détriment d’approches plus propices à l’intégration sociale qui tiennent compte des inégalités structurelles, des vulnérabilités sociales et des obstacles institutionnels (VandenBygaart, 2016; Zeitoun et coll., 2016).
L’analyse intersectionnelle (voir l’encadré 4.4) attire l’attention sur le fait que près de 80 % des parents monoparentaux au Canada sont des femmes (Statistique Canada, 2015). Combinée à l’écart de rémunération entre les sexes, l’intersection du sexe et du statut monoparental peut également affecter la vulnérabilité et contribuer à la pauvreté des enfants. De même, bien qu’en général les adultes plus âgés soient plus susceptibles que les autres catégories d’âge d’avoir un faible revenu (Hunter, 2011), les revenus des hommes âgés (65 ans et plus) sont encore 1,5 fois supérieurs à ceux des femmes âgées (Statistique Canada, 2018b) et plus de 30 % des femmes âgées vivent seules, contre 16 % des hommes âgés (Statistique Canada, 2018b). Dans la région des Prairies, l’analyse intersectionnelle révèle des problèmes particuliers rencontrés par les femmes autochtones à faible revenu vivant dans les réserves par rapport aux hommes, aux non-Autochtones et aux Autochtones vivant hors des réserves. En effet, les femmes autochtones sont plus susceptibles d’être des parents seuls et moins susceptibles d’avoir un emploi que les hommes ou les femmes non autochtones. En outre, elles sont plus susceptibles de vivre dans des habitations insalubres dans les réserves et se déclarent en moins bonne santé que les hommes autochtones (Arriagada, 2016).
Les personnes caractérisées par des causes de vulnérabilité qui s’entrecroisent disposent également de connaissances importantes pour contribuer à l’adaptation aux changements climatiques en raison de leurs perspectives et de leur expérience (Whyte, 2014). Les femmes et les hommes autochtones peuvent posséder des connaissances uniques sur l’environnement et les changements climatiques (Dowsley et coll., 2010) générées par leurs rôles et responsabilités traditionnels. Le rôle des femmes autochtones en tant que protectrices des eaux, par exemple, peut fournir des indications sur les changements climatiques (Whyte, 2014). Les personnes plus âgées, y compris les aînés et aînées autochtones, détiennent des connaissances importantes qui corroborent et enrichissent les données scientifiques sur le climat. Les connaissances et les contributions des groupes socialement marginalisés peuvent apporter un éclairage crucial pour promouvoir une adaptation plus efficace et plus inclusive aux changements climatiques. Qui plus est, les politiques et processus d’adaptation socialement équitables peuvent aller au‑delà de l’inclusion, en réduisant les causes profondes de la vulnérabilité et en augmentant potentiellement l’égalité au fil du temps.
4.7
La planification de l’adaptation aide à réduire les risques posés par les changements climatiques
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Les villes sont au premier plan de la planification de l’adaptation et de la résilience dans les provinces des Prairies. Les gouvernements et les entreprises ont commencé à évaluer les risques climatiques et à élaborer des stratégies d’adaptation, mais peu de plans et de politiques propres au secteur tiennent compte des risques climatiques futurs, ce qui fait qu’un certain nombre d’entreprises, de gouvernements et de secteurs sont mal préparés. L’évaluation de l’efficacité des mesures d’adaptation et la production de rapports significatifs aideront à rendre les collectivités et les économies locales résilientes face aux changements climatiques.
Les gouvernements, l’industrie, les entreprises, les collectivités autochtones et la société civile dans les provinces des Prairies adoptent lentement la planification de l’adaptation. Le leadership est particulièrement évident de la part des municipalités de la région, tandis que les gouvernements provinciaux en sont à leurs débuts. Les gouvernements et les entreprises ont commencé à évaluer et à divulguer les risques climatiques auxquels sont confrontés les actifs publics et privés. L’amélioration continue par l’évaluation des progrès n’est pas courante. Une autre limite est la dépendance continue aux conditions climatiques historiques récentes pour définir la variabilité et les extrêmes climatiques, plutôt que de se référer aux projections climatiques.
4.7.1
Introduction
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Les considérations relatives aux changements climatiques sont de plus en plus intégrées aux processus de planification et de gestion des municipalités, des gouvernements et des entreprises ayant des objectifs opérationnels et de gestion variés (TransAlta Corporation, 2018; Ville de Regina, 2018; EPCOR, 2017). Les projets et initiatives en matière d’adaptation en cours incluent le renforcement de la mobilisation et de la sensibilisation, la recherche et la planification, la formation et le perfectionnement des compétences, ainsi que la conception et la construction d’infrastructures dans une perspective climatique (Bruised Head, 2018; Blackfeet Nation, 2018; Austin, 2015; Zizzo, 2014).
La Saskatchewan et le Manitoba disposent de plans de lutte contre les changements climatiques qui prévoient des mesures d’adaptation, de réduction des émissions de GES et de renforcement de la résilience au climat. La stratégie de la Saskatchewan en matière de changements climatiques (Gouvernement de la Saskatchewan, 2017) met l’accent sur les pratiques gouvernementales existantes (p. ex. la recherche pour appuyer l’adoption de nouvelles variétés de cultures) et s’engage à mettre en place de nouvelles stratégies pour améliorer la résilience au climat dans la province (p. ex. améliorer la compréhension des tendances climatiques futures). Le Plan vert et climatique du Manitoba (Manitoba Sustainable Development, 2017) repose sur quatre piliers : le climat, les emplois, l’eau et la nature. Les stratégies d’adaptation prévues dans le plan sont axées sur la connaissance du climat, les collectivités durables et résilientes au climat et l’agriculture durable.
4.7.2
Planification de l’adaptation et mesures d’adaptation à l’échelle des collectivités
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En vertu de la loi provinciale, les deux plus grandes villes d’Alberta sont tenues d’élaborer des plans de lutte contre les changements climatiques (voir l’étude de cas 4.5; Gouvernement de l’Alberta, 2018). Treize autres municipalités albertaines ont adopté des plans d’adaptation élaborés selon le processus Climate Resilience Express (Boyd et coll., 2016). Ce processus simplifié de planification de l’adaptation est basé sur un atelier d’un jour qui explore les risques climatiques encourus par les actifs et les opérations municipales. Plutôt que de présenter une analyse quantitative détaillée, la méthode de dépistage de haut niveau se veut simple et accessible aux collectivités dont les capacités sont limitées. Le résultat est un plan d’action pour les collectivités qui demande à être mis en œuvre, révisé et mis à jour. Le processus a été utilisé pour produire des plans pour de nombreuses villes, municipalités et comtés.
Le Climate Action Plan de la ville de Saskatoon, qui comprend sa stratégie Corporate Climate Adaptation Strategy, a été publié en 2019 (Ville de Saskatoon, 2019). La ville a entrepris un processus de mobilisation (groupes de discussion, enquêtes, événements communautaires spontanés et ateliers d’experts) auprès des entreprises locales, des organisations à but non lucratif, des résidents et des experts en la matière afin que ceux-ci puissent orienter son Climate Change Business Mitigation Plan (Lura Consulting, 2018). Les intervenants ont déterminé les activités liées aux changements climatiques qui présentent un intérêt et les risques potentiellement préoccupants, ainsi que les avantages potentiels. Les coûts initiaux, le manque d’infrastructures ou de services, et le manque de responsabilité et de soutien ont été définis comme les principaux obstacles à une action plus importante.
La Ville de Selkirk, au Manitoba, a élaboré sa stratégie d’adaptation aux changements climatiques en tenant compte des impacts saisonniers des changements climatiques sur les actifs municipaux, les services locaux ainsi que la santé et le bien-être des personnes, et en donnant la priorité aux risques et aux mesures d’adaptation associées. Ces mesures ont été classées en fonction de leur efficacité, et les coûts ont été calculés et intégrés dans le processus budgétaire tactique annuel de la ville afin de soutenir la mise en œuvre de celles-ci. La ville a remporté le prix Tereo 2019 du réseau canadien des gestionnaires d’actifs en reconnaissance de son approche innovante et de son engagement en faveur de l’action climatique (Ville de Selkirk, 2019).
Les collectivités autochtones des provinces des Prairies sont également très actives dans la planification de l’adaptation (Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, 2019). Les domaines d’intérêt communs parmi les projets d’adaptation comprennent la sécurité alimentaire et l’accès aux aliments traditionnels, la sécurité sur les terres, la surveillance des eaux et les impacts physiques et psychologiques des changements climatiques (Myers et coll., 2017).
La planification de l’adaptation dans les collectivités autochtones des Prairies tient souvent compte des connaissances autochtones et locales, ainsi que de la science et des projections en matière de changements climatiques (Bruised Head, 2018; Okorosobo, 2018; Patrick, 2018a). Par exemple, le plan d’adaptation aux changements climatiques des Pieds-Noirs (Blackfeet Nation, 2018) s’appuie sur les renseignements fournis par les observations culturelles des impacts des changements climatiques et sur les témoignages des Amskapi Piikani conservés dans la tradition et l’histoire orales. Des récits des chasses saisonnières, des activités des guerriers, des obligations sociales, des rassemblements de nations et de nombreux autres événements importants ont été conservés par des récits oraux sur des centaines de générations. Les changements climatiques apparaissent maintenant dans ces histoires, alors qu’elles progressent vers le présent et l’avenir. Les tendances et les projections climatiques fondées sur la science ont également été utilisées pour élaborer le plan, qui s’articule autour des vulnérabilités et des impacts propres à chaque secteur. Les objectifs, les stratégies et les mesures d’adaptation aux changements climatiques dans huit secteurs, dont l’agriculture, les eaux et les forêts, sont basés sur la compréhension des Pieds-Noirs selon laquelle les personnes et la nature ne font qu’un, et que les personnes ne peuvent être en bonne santé que si l’on veille à la santé de l’environnement. Une vision dynamique du monde naturel et la reconnaissance de sa relation réciproque avec les Pieds-Noirs sont considérées comme nécessaires pour concilier les besoins de tous (voir l’étude de cas 4.5).
Des modèles sont en train d’émerger pour tisser ensemble les connaissances autochtones et la science du climat dans la planification de l’adaptation aux changements climatiques. Par exemple, Lynes et Boyd (2018) décrivent un processus de planification en vue de l’élaboration d’un plan d’action local précoce, comprenant des stratégies et des actions pour faire face et s’adapter aux priorités immédiates déterminées par les collectivités autochtones. Le processus comprend une série d’ateliers éducatifs et de dialogues communautaires suivis d’un atelier sur l’adaptation. Les experts en changements climatiques et les détenteurs de connaissances locales animent des ateliers et des dialogues conjointement avec des concepts traduits dans la langue orale et écrite locale.
4.7.3
Intégration de l’adaptation
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Par intégration, on entend l’analyse systématique des risques climatiques et l’inclusion de l’adaptation aux processus de décision et de planification. Des membres du gouvernement du Manitoba et de la Saskatchewan ont évalué l’adaptabilité des politiques provinciales aux changements climatiques et leur capacité à soutenir l’adaptation sectorielle. Les participants ont cerné les possibilités de définir la souplesse politique nécessaire dans un climat futur incertain (Bizikova, 2018). Les évaluations étaient particulièrement utiles lorsque la réponse aux changements climatiques était définie comme un objectif politique, soit lors de la conception initiale de la politique, soit après que les politiques aient été en vigueur pendant un certain temps, afin qu’il y ait des preuves de leur efficacité.
L’analyse et la planification de l’utilisation et de la gestion de l’eau dans les provinces des Prairies portent de plus en plus les implications des changements climatiques (TransAlta Corporation, 2018; Patrick, 2018b). Par exemple, une exploration collaborative de la gestion de l’eau dans les bassins des rivières Oldman et Saskatchewan Sud a examiné des scénarios d’écoulement fluvial pour la période de 2025 à 2054 (Sauchyn et coll., 2016). Les stratégies d’adaptation potentielles, telles que la modification des infrastructures existantes, la construction de nouvelles infrastructures, la modification des opérations pour appuyer les débits environnementaux, la réduction de la demande et le partage de l’offre, ont été évaluées lors de séances de modélisation interactives. Les résultats indiquent que le rationnement basé sur les prévisions, associé à un nouveau stockage élargi, pourrait réduire considérablement les pénuries d’eau. De même, la stratégie de Manitoba Hydro en matière de changements climatiques (Manitoba Hydro, 2014) s’appuie sur des projections de changements climatiques et sur de nombreuses études menées dans le bassin versant Nelson‑Churchill, qui mettent en évidence d’importantes tendances spatiales et temporelles dans la manière dont les changements climatiques peuvent affecter ses activités de base.
Les gouvernements et les entreprises commencent également à divulguer les risques climatiques sur les actifs publics et privés (voir le chapitre « Divulgation, litiges et aspects financiers liés au climat »). Par exemple, Suncor (Suncor Énergy Inc., 2018) a indiqué qu’elle gère les risques climatiques par le biais de la conception des installations, des procédures opérationnelles et de l’assurance pour les dommages ou la perte d’actifs, ainsi que l’interruption de la production. De même, TransAlta Corporation (2018) note qu’elle a subi des impacts financiers négatifs à la suite d’événements climatiques extrêmes et qu’elle a recours à des assurances, à la mise hors service d’anciennes installations, à l’amélioration des infrastructures de drainage et au stockage de fournitures pour faire face aux risques. L’entreprise a utilisé la modélisation climatique et les coûts passés pour estimer les éventuelles implications financières de la réduction ou de la perturbation de la capacité de production dans un climat en changement, ainsi que les bénéfices financiers positifs potentiels (TransAlta Corporation, 2018). Les contrôles de risques comprennent l’utilisation de barrages pour le contrôle des inondations et des sécheresses, le maintien du capital, la surveillance des configurations météorologiques et l’ajustement des opérations du site.
4.7.4
Limites actuelles de la planification de l’adaptation et de la résilience
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Bien que la plupart des politiques actuellement en place ne tiennent pas compte du climat futur, la gestion adaptative, une approche itérative de prise de décision dans un contexte d’incertitude, offre une flexibilité et un potentiel d’apprentissage à mesure que les conditions climatiques des Prairies évoluent. La gestion adaptative est conçue pour être plus souple et plus réceptive aux conditions locales changeantes et elle est centrée sur la prise de décision fondée sur des données probantes qui vise à réduire l’incertitude par la surveillance, l’expérimentation et l’apprentissage (Holling, 1978). Par exemple, plusieurs politiques en matière d’énergie et d’environnement régissant le secteur du pétrole et du gaz en Alberta reflètent des principes de gestion adaptative qui pourraient permettre aux exploitants de s’adapter aux changements des conditions climatiques (Cobb et coll., 2015). Cependant, un manque d’attention en matière de conception expérimentale et des exigences relatives à l’établissement de rapports vagues ou inapplicables peuvent limiter l’apprentissage réel et compromettre la nature adaptative de cette approche (Olszynski, 2017). De plus, les opinions très diverses sur les changements climatiques et leurs impacts sur le secteur pétrolier et gazier dans l’Ouest canadien (Wiensczyk, 2014) suggèrent qu’un certain nombre d’entreprises, de gouvernements et de secteurs s’appuieront sur des mesures d’adaptation réactives et ne se prépareront peut-être pas à des changements climatiques rapides ou à des points de bascule environnementaux et socioéconomiques qui entraînent des changements dans des états nouveaux ou différents (p. ex. l’eau pour l’agriculture d’irrigation est devenue peu fiable après trois décennies de sécheresse, comme il est décrit dans Warren, 2016b).
Un manque de détermination ou de motivation pour faire face aux changements climatiques peut également limiter les possibilités d’apprentissage institutionnel. Un examen de l’évolution du système de gestion des urgences et des catastrophes du Manitoba a révélé que, bien que les événements extrêmes aient généré des possibilités d’apprentissage importantes, les changements de politique étaient en grande partie des initiatives réactives, motivées par un processus décisionnel descendant, avec une évolution institutionnelle réduite par rapport à d’autres questions politiques (Haque et coll., 2018). Par ailleurs, certaines organisations peuvent être réticentes à divulguer les risques climatiques en raison de préoccupations concernant la valeur des actions de leur entreprise ou la responsabilité légale (voir le chapitre « Divulgation, litiges et aspects financiers liés au climat »). Certains rapports de l’industrie peuvent même dissimuler les impacts des changements climatiques, réduisant ainsi l’intérêt pour une meilleure compréhension ou gestion des risques climatiques (QUEST, 2015).
Pour améliorer l’adaptation dans son ensemble, la planification de l’adaptation nécessite une évaluation régulière de l’efficacité, une révision basée sur les apprentissages et une meilleure production de rapports sur les progrès réalisés en matière d’apprentissages sur les changements climatiques et l’adaptation dans les Prairies. Toutefois, les rapports sur les progrès réalisés jusqu’à présent, qui sont peu nombreux, ont principalement porté sur les mesures entreprises. Par exemple, au Manitoba, les rapports provinciaux sur les changements climatiques et les rapports indépendants de divers ministères ont abordé les risques liés aux changements climatiques et les activités d’adaptation, mais n’ont pas la mesure dans laquelle les mesures ont réussi à réduire ou à minimiser les risques les plus importants (Vérificateur général du Manitoba, 2017).
Bien que les mesures de rendement liées à l’adaptation et la vérification de l’atteinte des objectifs d’adaptation ne soient pas encore courantes (Bureau du vérificateur général du Canada, 2018; Gouvernement de la Saskatchewan, 2018), la Saskatchewan a élaboré un cadre pour mesurer les progrès réalisés en vue de rendre la province plus résiliente aux changements climatiques. La stratégie de la Saskatchewan en matière de changements climatiques (Gouvernement de la Saskatchewan, 2017) décrit la résilience face au climat et se concentre sur les principes de la préparation, avec un engagement envers la tenue d’évaluations annuelles et la production des rapports connexes. La stratégie est composée de 25 indicateurs des changements climatiques dans cinq domaines clés : les systèmes naturels, l’infrastructure physique, la durabilité économique, la préparation des collectivités et le bien-être humain (Gouvernement de la Saskatchewan, 2018). Ce cadre de travail permettra au gouvernement provincial de suivre les progrès réalisés à l’égard du renforcement de la résilience aux changements climatiques et d’en rendre compte.
Une autre faiblesse de la planification de l’adaptation est la dépendance continue aux conditions climatiques historiques récentes pour définir la variabilité et les extrêmes climatiques futurs. Souvent, les évaluations des risques ne tiennent pas compte des extrêmes en dehors de l’intervalle des observations enregistrées (Sauchyn et coll., 2014). Les sécheresses prolongées, comme celles qui se sont produites entre les années 1920 et le début des années 1940, sont une caractéristique commune de l’histoire du climat dans les Prairies, mais elles sont antérieures à une attribution industrielle aussi importante des eaux de surface telle que celle utilisée dans l’extraction du pétrole et du gaz. Prendre en compte ces extrêmes dans les processus de planification peut aider à déterminer les mesures d’adaptation qui pourraient être suffisamment solides pour faire face à des scénarios de changements climatiques peu probables et à fort impact qui auraient de profondes répercussions sur les utilisateurs d’eau (p. ex. Sauchyn et coll., 2015; EPCOR, 2017).
4.8
Aller de l’avant
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4.8.1
Lacunes dans les connaissances et besoins de recherche
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L’évaluation des connaissances actuelles présentée dans le présent chapitre révèle des lacunes et des besoins en matière de recherche supplémentaire. Il s’agit avant tout d’indicateurs et de méthodologies permettant d’évaluer l’efficacité des stratégies et des mesures qui ont été mises en œuvre. D’autres lacunes et besoins clés en matière de connaissances comprennent les éléments suivants.
Des pratiques exemplaires et des conseils pour :
Intégrer les projections des modèles des scénarios sur le climat futur dans la planification de l’adaptation. De nombreux processus d’évaluation des risques sont basés sur l’analyse de scénarios climatiques historiques récents. Sans des efforts pour prendre en compte les projections climatiques dans la prise de décision, ainsi que les incertitudes liées à ces projections, des entreprises, gouvernements et secteurs pourraient ne pas être suffisamment préparés;
Établir, mettre en œuvre, mesurer et modifier le suivi et l’évaluation des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de résilience climatique.
Une meilleure compréhension de ce qui suit :
Les possibilités nouvelles découlant des changements climatiques;
La façon dont l’agriculture pourrait s’étendre au-delà des marges de l’écozone des Prairies et dans les zones boisées de sols forestiers pauvres en nutriments;
Les impacts sociaux, environnementaux et économiques d’une sécheresse soutenue (pluriannuelle) et de l’inondation prolongée des terres dans des conditions d’humidité excessive;
La vulnérabilité et la capacité d’adaptation de groupes sociaux particuliers, notamment les familles à faible revenu et les nouveaux immigrants, et en particulier les différences entre les populations autochtones urbaines et celles des collectivités rurales et éloignées;
La façon dont les connaissances autochtones peuvent améliorer l’adaptation et les pratiques durables, et la manière d’intégrer les connaissances autochtones dans les processus de planification de l’adaptation.
4.8.2
Nouveaux enjeux
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Cette évaluation des connaissances actuelles sur l’adaptation aux changements climatiques et leurs impacts dans les provinces des Prairies fait apparaître les nouveaux enjeux suivants.
Adaptation transformationnelle
Comme un climat en réchauffement amplifie les extrêmes météorologiques régionaux, la gravité des inondations, des tempêtes et des sécheresses dépassera l’expérience historique des collectivités des Prairies. Il est peu probable que les ajustements progressifs apportés aux pratiques et politiques historiques permettent une adaptation adéquate aux changements de l’hydroclimat et ils pourraient être potentiellement mal adaptés à la longue. Par conséquent, un nouvel enjeu important est la nécessité d’une adaptation transformationnelle qui remet en question les politiques, les structures et les systèmes existants.
Adaptation dans les collectivités rurales
Les récentes tendances sociales et économiques rurales, l’exode rural et l’augmentation de la taille des exploitations agricoles, en particulier, sont des facteurs qui compromettent la capacité d’adaptation des collectivités rurales. Les services de vulgarisation dans les régions rurales, auparavant assurés par les universités et les organismes gouvernementaux des Prairies, ont diminué. Les groupes d’intendance des bassins versants et les municipalités rurales fournissent maintenant ces services dans une certaine mesure, mais manquent de ressources pour la planification de l’adaptation.
Considérations sociales et culturelles dans les décisions en matière d’adaptation
Les approches conventionnelles à l’évaluation de la vulnérabilité des groupes sociaux selon les indicateurs d’exposition et de capacité d’adaptation ne tiennent pas compte de la compréhension culturelle des valeurs et des risques, des connaissances locales, de certains facteurs causaux d’inégalité et d’oppression et des capacités d’agir uniques, y compris les contributions et les idées provenant de perspectives marginalisées telles que les connaissances autochtones et les expériences des femmes.
Perspectives d’intersectionnalité
Parmi les tendances émergentes positives, citons l’accent mis sur les politiques et la planification en matière de climat, ainsi que les approches novatrices pour accéder aux connaissances et les interpréter afin d’éclairer ces processus, notamment en intégrant les connaissances autochtones au sujet des changements climatiques et de l’adaptation (Lynes et Boyd, 2018; Myers et coll., 2017). La perspective émergente de l’intersectionnalité reconnaît comment de multiples attributs et identités peuvent se croiser pour influer sur la vulnérabilité et la capacité d’adaptation, tandis que l’accent mis sur l’infrastructure sociale peut attirer l’attention sur la question de savoir si et comment les pratiques existantes peuvent être conservées ou révisées en vue d’une adaptation positive.
4.9
Conclusion
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Dans les provinces des Prairies, les changements climatiques entraînent une redistribution du capital naturel. Ils transforment les saisons vers des hivers plus humides et des étés plus secs, et nécessitent des changements dans la gestion des ressources en eau. La transition vers une nouvelle répartition des approvisionnements en eau et de nouveaux écosystèmes régionaux sera ponctuée de phases de changement, le réchauffement planétaire interagissant avec la variabilité régionale et les événements météorologiques. La collaboration entre les gouvernements, les municipalités et les collectivités autochtones est nécessaire pour faire face aux changements géographiques dans la disponibilité de l’eau et des ressources écologiques.
Comme les changements climatiques modifient la fréquence et l’intensité des extrêmes climatiques, les risques à plus long terme posés par les changements climatiques comprennent des écarts de niveaux d’eau amplifiés et les conséquences qui y sont associées : inondations, incendies, déficits d’approvisionnement en eau, perturbations des écosystèmes et productivité plus variable des forêts et des exploitations agricoles. L’intensité croissante des événements météorologiques représente un écart croissant par rapport à un climat de référence, sachant que ce dernier est lui aussi en train de changer. Cet état de changement continu pourrait en fin de compte être le scénario le plus exigeant. La température, les précipitations et les niveaux d’eau finiront par dépasser un seuil au-delà duquel les impacts s’aggraveront abruptement. On peut citer comme exemples la perte permanente de l’eau stockée sous forme de neige et de glace, l’intensité des précipitations qui dépasse la capacité de stockage des infrastructures et des bassins versants et la perte des basses températures qui empêchent de nombreux organismes nuisibles et vecteurs de maladies de proliférer dans les régions agricoles et forestières.
La réponse aux changements climatiques dans les provinces des Prairies est passée de la reconnaissance à la réaction aux impacts potentiels. Les organismes gouvernementaux, le secteur privé, les collectivités autochtones, les municipalités et les organismes communautaires régionaux (p. ex. les organismes d’intendance des bassins versants, les districts d’irrigation) sont maintenant engagés dans la planification de la résilience et de l’adaptation. Les impacts nets des changements climatiques régionaux dépendront du succès, de l’étendue et de la portée de la planification de l’adaptation et de sa mise en œuvre efficace. Des plans ont vu le jour au cours de la dernière décennie et la planification de l’adaptation est à l’ordre du jour de nombreuses municipalités, entreprises, associations industrielles et organisations civiques. Chacun des gouvernements provinciaux des Prairies a une stratégie climatique qui intègre l’adaptation et la plupart des grandes villes sont engagées dans une planification de la résilience, bien que la mise en œuvre n’en soit qu’au stade initial.
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