Aléas naturels
Un éventail d’aléas naturels, y compris des événements météorologiques extrêmes, ont régulièrement une incidence sur la santé des Canadiens et des Canadiennes, mais parfois les effets sur les collectivités peuvent être catastrophiques. Le nombre de jours où la température maximale dépasse 30 °C a augmenté au Canada, d’environ un à trois jours par année de 1948 à 2016 {3.4.1.2}. Selon une étude, une telle chaleur extrême augmente les décès dans les villes canadiennes de 2 % à 13 % {3.4.2.1}. On estime que les récents événements de chaleur extrême (« vagues de chaleur ») au Québec ont entraîné un nombre important de décès : 291 lors d’un événement de chaleur extrême en 2010 et 86 lors d’un autre en 2018. Un épisode de chaleur extrême en Colombie-Britannique en 2021 a causé la mort de 740 personnes {3.4.2.2}. La chaleur extrême peut également augmenter le taux d’hospitalisation pour des problèmes cardiovasculaires {3.4.2.4} et des complications de grossesse, y compris la naissance prématurée, l’accouchement avant terme, les fausses couches et les anomalies congénitales telles que les anomalies du tube neural {3.4.2.6}. Bien que certains risques, tels que les blessures et les décès dus au froid, puissent diminuer, l’augmentation des décès attribuables à la chaleur devrait dépasser les taux réduits de décès dus au froid {3.6.3.2}.
La sécheresse augmente la poussière fine dans l’air, ce qui compromet les fonctions de santé cardiovasculaire et respiratoire. Pendant les sécheresses, les vents propagent du pollen, des champignons, des moisissures et des bactéries, provoquant des allergies et des maladies. Lorsque la pluie tombe après une sécheresse, les agents pathogènes peuvent être transportés dans les plans d’eau et les systèmes d’eau potable, provoquant des maladies hydriques. Les mauvaises récoltes dues à la sécheresse ont de nombreux effets d’entraînement sur la sécurité alimentaire et les prix des denrées, ainsi que sur la santé mentale des agriculteurs et d’autres personnes dans les milieux agricoles {3.7.2.4}.
Les tempêtes de pluie et la pluie verglaçante entraînent des blessures chez les piétons et des blessures liées aux véhicules automobiles et d’autres risques pour la santé en raison d’une défaillance de l’infrastructure (comme des pannes de courant). Le vent peut également entraîner des accidents, surtout s’il atteint des vitesses de plus de 70 km/h. Les tempêtes peuvent soulever des quantités massives de pollen dans l’air, provoquant des épidémies d’asthme. En plus de faire entrer les virus, les bactéries et les parasites dans les eaux de surface et les eaux souterraines, ce qui entraîne des maladies gastro-intestinales aiguës, les tempêtes peuvent propager les bactéries dans les particules en suspension dans l’air qui causent la légionellose {3.9.2.5}.
Les inondations peuvent entraîner des blessures, des noyades, l’hypothermie et l’électrocution. Étant donné que les eaux de crue peuvent être contaminées par diverses sources, y compris le débordement des eaux usées, elles peuvent causer des maladies gastro-intestinales et cutanées et infecter les plaies. Les maisons inondées peuvent devenir dangereuses à cause de moisissures, de champignons et de bactéries. Si des pannes de courant surviennent à la suite de tempêtes ou d’inondations, elles peuvent entraîner des accidents à cause de l’obscurité, de l’hypothermie due au manque de chaleur et d’une intoxication au monoxyde de carbone liée à l’utilisation de barbecues, de réchauds de camping et de radiateurs extérieurs à l’intérieur {3.9.2.6; 3.10.2.5}. Les inondations peuvent entraîner l’évacuation des collectivités et provoquer des déplacements à long terme, y compris en dehors des territoires traditionnels, ce qui peut avoir des répercussions importantes sur la santé et le bien-être des peuples autochtones touchés {2.4.1}. Des études montrent que les victimes d’inondations peuvent souffrir de problèmes de santé mentale et de problèmes cardiaques après une inondation {3.10.2}.
Les projections climatiques montrent une augmentation des épisodes de chaleur extrême dans les collectivités du Canada et une diminution des précipitations en été dans l’ensemble du sud du Canada, ainsi qu’une hausse des sécheresses et des pénuries d’eau en été dans le sud des Prairies et à l’intérieur de la Colombie-Britannique pendant le reste du siècle {3.7.1}. Alors que les pluies estivales diminueront dans le sud du Canada, paradoxalement, les précipitations annuelles globales augmentent, en particulier dans le nord du Canada. D’autres épisodes de précipitations extrêmes (précipitations exceptionnellement fortes) sont attendus à l’avenir {3.9.1}, entraînant un risque accru d’inondation urbaine. On s’attend à ce que l’élévation du niveau de la mer sur la côte est du Canada submerge et érode les côtes.
Compte tenu de l’évolution des précipitations, des chutes de neige et des températures, les glissements de terrain devraient devenir plus courants; l’effet sur les avalanches n’a pas encore été déterminé {3.11.1}. Ces aléas sont rares au Canada, mais ils présentent un risque de blessures et de décès lorsqu’ils se produisent. Les avalanches sont un risque pour les skieurs et les motoneigistes de l’arrière-pays, et les glissements de terrain menacent les maisons et autres infrastructures sur les versants {3.11.3}.
La fonte du pergélisol constitue une menace croissante pour la santé dans les collectivités du Nord. Le pergélisol couvre actuellement 40 % de la masse terrestre du Canada, mais cette superficie devrait diminuer de 16 % à 20 % d’ici 2090, comparativement à 1990 {3.11.1}. Le dégel menace la stabilité des bâtiments, des routes et des collectivités dans le nord du Canada, et on observera parallèlement des effets concomitants sur le transport et l’accès {2.4.1}. À mesure qu’il fond, le pergélisol peut relâcher des maladies infectieuses provenant des carcasses d’animaux sauvages congelés et des métaux lourds comme le mercure qui peuvent menacer la santé {3.11.2.3}.