Comprendre et évaluer les impacts
L’infrastructure électrique subit déjà toute une série d’impacts mineurs et majeurs en raison des changements climatiques, et ceux-ci qui risquent de s’accentuer. L’analyse des données du modèle climatique réalisée par Ouranos pour ce rapport se concentre sur les changements potentiels de la température et des précipitations moyennes pour la période de 2041 à 2070, par rapport aux données de 1976 à 2005. Selon divers résultats de modélisation, les températures annuelles moyennes augmenteront de 2,0 à 3,5 degrés Celsius dans les régions méridionales du Canada. Selon certaines hypothèses de modélisation, les saisons du printemps et de l’automne connaîtront une augmentation des précipitations de 5 à 15 % dans tout le pays. Il y aura également une augmentation considérable des précipitations hivernales moyennes dans tout le pays, certaines régions étant plus fortement touchées que d’autres. En outre, la littérature scientifique actuelle sur les événements extrêmes souligne la fréquence et l’ampleur croissantes des journées chaudes et des vagues de chaleur, la fréquence accrue des précipitations extrêmes et les changements potentiels en matière de sécheresse (réduction de l’aridité en hiver, augmentation de l’aridité en été).
Pour le secteur de l’électricité, les changements climatiques peuvent augmenter les coûts à toutes les étapes de la chaîne de valeur : extraction, traitement, production, transport et distribution. Les coûts peuvent augmenter en raison d’infrastructures endommagées, de primes d’assurance plus élevées, de contraintes liées à l’eau, d’obligations réglementaires accrues et de responsabilités juridiques. De même, les revenus peuvent diminuer en raison de l’augmentation de la fréquence ou de la durée des pannes, de la réduction de la disponibilité de l’approvisionnement (en particulier l’hydroélectricité) et de la diminution de l’efficacité des infrastructures. Des mesures d’adaptation peuvent contribuer à éviter ces coûts accrus et ces revenus réduits. Certaines mesures d’adaptation auront des coûts de mise en œuvre, mais ils seront inférieurs aux coûts qu’entraînerait l’inaction.