MESSAGES CLÉS DU CHAPITRE
MANTEAU NEIGEUX
La partie de l’année où le manteau neigeux est présent a diminué dans presque tout le Canada (degré de confiance très élevé1), tout comme l’accumulation de neige saisonnière (degré de confiance moyen). Depuis 1981, la fraction du manteau neigeux a diminué de 5 % à 10 % par décennie en raison de l’apparition plus tardive de la neige et de l’arrivée précoce de la fonte printanière. Depuis 1981, l’accumulation de neige saisonnière a diminué de 5 % à 10 % par décennie, à l’exception du sud de la Saskatchewan et de certaines régions de l’Alberta et de la Colombie‑Britannique (augmentations de 2 % à 5 % par décennie).
Il est très probable que la durée du manteau neigeux diminue jusqu’au milieu du siècle au Canada en raison des hausses de la température de l’air à la surface dans tous les scénarios d’émissions. Les différences du manteau neigeux printanier projeté en fonction de scénarios font leur apparition à la fin du siècle, avec une perte de neige stabilisée dans un scénario d’émissions moyennes, mais une perte de neige continue dans un scénario d’émissions élevées (degré de confiance élevé). Une réduction de 5 % à 10 % par décennie de l’accumulation de neige saisonnière est projetée jusqu’au milieu du siècle pour une grande partie du sud du Canada; seuls de légers changements de l’accumulation de neige sont projetés pour les régions nordiques du Canada (degré de confiance moyen).
GLACE MARINE
Dans l’Arctique canadien, la glace marine pluriannuelle est remplacée par une glace marine saisonnière plus mince (degré de confiance très élevé). La zone de glace marine en été (surtout celle de la glace pluriannuelle) a diminué dans tout l’Arctique canadien à un taux de 5 % à 20 % par décennie depuis 1968 (selon la région); la zone de glace marine en hiver dans l’Est du Canada a diminué de 8 % par décennie.
Il est très probable que les hausses de températures prévues dans tous les scénarios d’émissions entraînent une réduction continue de la zone de glace marine dans tout l’Arctique canadien en été et sur la côte est en hiver. La plupart des régions marines de l’Arctique canadien seront exemptes de glace marine durant une partie de l’été d’ici 2050 (degré de confiance moyen), même si la région située au nord de l’archipel arctique canadien et du Groenland sera la dernière région de l’Arctique où la glace pluriannuelle sera présente en été (degré de confiance très élevé). La glace pluriannuelle dérivera donc dans le passage du Nord‑Ouest (et présentera un danger de navigation pour le transport des marchandises), même lorsque l’océan Arctique sera exempt de glace marine durant l’été.
GLACIERS ET CALOTTES GLACIAIRES
Les glaciers arctiques et alpins du Canada se sont amincis au cours des cinq dernières décennies en raison de la hausse des températures de surface; les taux de perte de masse sont sans précédent sur une période de plusieurs millénaires (degré de confiance très élevé). La perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires dans l’Arctique canadien représente le troisième facteur cryosphérique en importance quant à l’incidence sur la hausse mondiale du niveau de la mer (après les Inlandsis du Groenland et de l’Antarctique) (degré de confiance très élevé).
Selon un scénario d’émissions moyennes, on projette que les glaciers de toute la Cordillère de l’Ouest perdront de 74 % à 96 % de leur volume d’ici la fin du siècle (degré de confiance élevé). Par conséquent, un déclin de l’écoulement d’eau de fonte glaciale dans les rivières et les ruisseaux (avec des répercussions sur la disponibilité de l’eau douce) se présentera d’ici le milieu du siècle (degré de confiance moyen). La plupart des petites calottes glaciaires et plates‑formes de glace de l’Arctique canadien disparaîtront d’ici 2100 (degré de confiance très élevé).
GLACE DES LACS ET DES RIVIÈRES
La durée de la couverture de glace saisonnière des lacs a diminué dans l’ensemble du Canada au cours des cinq dernières décennies en raison de la formation de glace tardive à l’automne et de la débâcle printanière précoce (degré de confiance élevé). La couverture de glace saisonnière maximale des Grands Lacs varie fortement depuis 1971 (degré de confiance très élevé), sans présenter de tendance importante.
La débâcle printanière des lacs aura lieu de 10 à 25 jours plus tôt d’ici le milieu du siècle, et l’englacement à l’automne aura lieu de 5 à 15 jours plus tard, selon le scénario d’émissions et les caractéristiques propres au lac, comme la profondeur (degré de confiance moyen).
PERGÉLISOL
La température du pergélisol a augmenté au cours des trois et quatre dernières décennies (degré de confiance très élevé). Les observations régionales révèlent un taux de réchauffement d’environ 0,1 °C par décennie dans la partie centrale de la vallée du Mackenzie et de 0,3 °C à 0,5 °C par décennie dans l’Extrême‑Arctique. L’épaisseur de la couche active a augmenté d’environ 10 % depuis 2000 dans la vallée du Mackenzie. Une formation généralisée de formes de relief thermokarstiques a été observée dans tout le Nord du Canada.
Des hausses de la température moyenne de l’air dans les régions pergélisolées sont projetées selon tous les scénarios d’émissions, entraînant un réchauffement et un dégel continu du pergélisol sur de grandes superficies d’ici le milieu du siècle (degré de confiance élevé), avec des répercussions sur les infrastructures nordiques et sur le cycle de carbone.