Messages clés du chapitre
TEMPÉRATURE DES OCÉANS
La température de la partie supérieure océanique a augmenté dans le nord-est du Pacifique et dans la plupart des régions du nord-ouest de l’Atlantique au cours du dernier siècle, ce qui correspond aux changements climatiques anthropiques (degré de confiance élevé1). La partie supérieure océanique s’est réchauffée dans l’Arctique canadien en été et en automne en raison de l’augmentation de la température de l’air et du déclin de la glace marine (degré de confiance moyen).
Les océans qui bordent le Canada devraient continuer de se réchauffer au cours du XXIe siècle en raison des émissions passées et futures des gaz à effet de serre. Le réchauffement en été sera plus important dans les zones libres de glace de l’Arctique et au large du sud du Canada atlantique, où les eaux subtropicales devraient se déplacer davantage vers le nord (degré de confiance moyen). Au cours de l’hiver des prochaines décennies, la partie supérieure océanique bordant le Canada atlantique est l’endroit où le réchauffement se fera le plus sentir, le nord-est du Pacifique connaîtra des taux de réchauffement intermédiaires et les zones océaniques arctiques et subarctiques orientales (notamment la baie d’Hudson et la mer du Labrador) se réchaufferont le moins (degré de confiance moyen).
SALINITÉ ET STRATIFICATION DE LA DENSITÉ OCÉANIQUE
Il y a eu une légère dessalure à long terme des eaux de la partie supérieure océanique dans la plupart des régions au large du Canada en raison de divers facteurs liés aux changements climatiques anthropiques, en plus de la variabilité naturelle à l’échelle décennale (degré de confiance moyen). La salinité a augmenté sous la surface dans certaines zones de latitude moyenne, ce qui indique un déplacement vers le nord de l’eau subtropicale plus salée (degré de confiance moyen).
La dessalure de la surface océanique devrait se poursuivre dans la plupart des régions au large du Canada pendant le reste du siècle, selon divers scénarios d’émissions, en raison de l’augmentation des précipitations et de la fonte de la glace terrestre et marine (degré de confiance moyen). Toutefois, on s’attend à une augmentation de la salinité dans les eaux du plateau continental au sud du Canada atlantique en raison du déplacement vers le nord de l’eau subtropicale (degré de confiance moyen). La dessalure et le réchauffement de la partie supérieure océanique devraient accroître la stratification verticale de la densité de l’eau, ce qui aura une incidence sur la séquestration des gaz à effet de serre dans les océans, les niveaux d’oxygène dissous et les écosystèmes marins.
VENTS MARINS, TEMPÊTES ET VAGUES
La hauteur des vagues de surface et la durée de la saison des vagues dans l’Arctique canadien ont augmenté depuis 1970 et devraient continuer d’augmenter au cours du siècle à mesure que la glace marine diminue (degré de confiance élevé). Au large de la côte est du Canada, les régions qui ont actuellement de la glace marine saisonnière devraient également connaître une augmentation de l’activité des vagues à l’avenir, à mesure que la durée de la glace saisonnière diminue (degré de confiance moyen).
Un léger déplacement vers le nord des trajectoires des tempêtes, ainsi qu’une diminution de la vitesse des vents et de la hauteur des vagues au large du Canada atlantique a été observé, ce qui devrait se poursuivre à l’avenir (degré de confiance faible). Au large de la côte du Pacifique du Canada, on a observé que la hauteur des vagues augmente en hiver et diminue en été, et ces tendances devraient se poursuivre à l’avenir (degré de confiance faible).
NIVEAU DE LA MER
À l’échelle mondiale, le niveau de la mer s’est élevé et devrait continuer de s’élever. Selon les prévisions, le niveau de la mer à l’échelle mondiale devrait s’élever de plusieurs dizaines de centimètres au XXIe siècle, et il pourrait dépasser un mètre. Toutefois, le niveau relatif de la mer dans différentes régions du Canada devrait s’élever ou baisser, selon le mouvement vertical des terres locales. En raison de l’affaissement du sol, certaines régions du Canada atlantique devraient connaître une variation relative du niveau de la mer supérieure à la moyenne mondiale au cours du prochain siècle (degré de confiance élevé).
Dans les endroits où il est projeté que le niveau relatif de la mer s’élèvera (la plupart des côtes de l’Atlantique et du Pacifique et de la mer de Beaufort dans l’Arctique), la fréquence et l’ampleur des événements extrêmes de niveau d’eau élevé augmenteront (degré de confiance élevé). Il s’ensuivra une augmentation des inondations, ce qui devrait causer des dommages aux infrastructures et aux écosystèmes, ainsi que l’érosion du littoral, mettant les collectivités à risque. Des mesures d’adaptation doivent être conçues selon les projections locales du changement relatif du niveau de la mer.
On s’attend à ce que les événements extrêmes de niveau d’eau élevé prennent de l’ampleur et se produisent plus souvent dans les régions et pendant les saisons où il y a une augmentation des eaux libres le long des côtes arctiques et atlantiques du Canada, en raison du déclin de la couverture de glace marine, ce qui entraîne une augmentation de l’activité des vagues et des ondes de tempête (degré de confiance élevé).
CHIMIE DES OCÉANS
Une augmentation de l’acidité (diminution du pH) des eaux de la partie supérieure océanique bordant le Canada a été observée, ce qui correspond à une augmentation de l’absorption de dioxyde de carbone par l’atmosphère (degré de confiance élevé). Cette tendance devrait se poursuivre, l’acidification se produisant le plus rapidement dans l’océan Arctique (degré de confiance élevé).
Les concentrations d’oxygène subsurfaces ont diminué dans le Pacifique Nord-Est et l’Atlantique Nord‑Est au large du Canada (degré de confiance élevé). L’augmentation de la température et de la stratification de la densité de la partie supérieure océanique associée aux changements climatiques anthropiques a contribué à cette diminution (degré de confiance moyen). Les conditions de faibles concentrations d’oxygène subsurfaces deviendront plus répandues et préjudiciables à la vie marine à l’avenir, en raison des changements climatiques continus (degré de confiance moyen).
L’apport en nutriments de la partie supérieure océanique a généralement diminué dans le nord de l’océan Pacifique, ce qui correspond à une stratification croissante de la partie supérieure océanique (degré de confiance moyen). Aucune tendance constante des changements dans les nutriments n’a été observée pour l’Atlantique Nord-Est au large du Canada. Il n’y a aucune donnée à long terme sur les nutriments dans l’Arctique canadien.